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Le SNUDI-FO dénonce une « situation catastrophique de l’éducation à Mayotte »

Le Syndicat National Unifié des Directeurs, Instituteurs et Professeurs des écoles de l’enseignement public de Mayotte publie une lettre au préfet, au recteur, au président du CD et aux maires de l’île, à retrouver intégralement ci-dessous :

Nous attirons votre attention sur la situation catastrophique de l’éducation à Mayotte en particulier durant cette pandémie du COVID 19. Cette situation catastrophique n’est pas le fruit du hasard mais la conséquence directe du refus de l’Etat d’accorder des moyens supplémentaires pour faire face à la pandémie. En effet, dans toutes les interventions du président Macron, il affirmait à chaque fois : « nous mettrons les moyens pour lutter contre la pandémie quel que soit le prix ». A Mayotte les moyens ne sont pas au rendez-vous. Les choses ne sont pas prises au sérieux par les administrations compétentes.

Le constat est alarmant : depuis le 5 février 2021, Mayotte est reconfinée pour une durée de 5 semaines. Seuls les établissements scolaires sont véritablement fermés. Tous les autres services de l’état, du conseil départemental et les entreprises privées fonctionnent comme si de rien n’était. Les parents des élèves vont au travail (les embouteillages sont toujours conséquents à Mamoudzou). Les élèves sont gardés à la maison souvent dans différents foyers. La circulation du virus est certaine. D’après la directrice de l’ARS le bilan est mitigé : le confinement n’a donné pratiquement pas de résultat encourageant car chacun continue à vaquer à
ses occupations.

L’année dernière nos élèves ont perdu la moitié de leur scolarité. Cette année, la situation semble se répétée. Nous connaissons tous, les difficultés du système éducatif à Mayotte. Aujourd’hui avec le COVID 19 et ses variants, notre éducation est au plus mal tant au niveau des moyens humains que matériels. Dans toutes les écoles de Mayotte, les effectifs sont élevés en moyenne 30 élèves par classe. Dans ces conditions, il est très
difficile de respecter le protocole sanitaire du virus (beaucoup d’enseignants ont été testé positif entre janvier et février). Dans ces écoles nous constatons aussi beaucoup de manquement : pas de masque pour les enseignants, pas de gel hydroalcoolique, pas de points d’eau suffisant pour les élèves.

A titre d’exemple seul la commune de Bandrélé a publié un arrêté pour réduire de 30 min les horaires de l’emploi du temps dans les écoles en rotation afin d’éviter le brassage entre l’équipe du matin et celui de l’après-midi et aussi permettre un nettoyage minimum des locaux entre les deux rotations. Pour que les personnels puissent travailler dans des conditions normales et ainsi aider les élèves à réussir leur
scolarité, l’Etat doit mettre en place :

  • Un véritable plan d’urgence qui passe par la création des postes nécessaires et le recrutement massif d’enseignants pour assurer le remplacement des personnels malades ou en ASA notamment par le recrutement de tous les candidats inscrits sur les listes complémentaires des concours ;
  • L’allègement significatif des effectifs des classes avec le maintien de la totalité des heures d’enseignement dues aux élèves :
  • La fourniture, à minima de masques chirurgicaux de type II R (résistants aux éclaboussures) à raison de 3 masques par jour, à tous les enseignants et AESH du département, et de masques FFP2, les seuls reconnus par le Code du travail, pour tous les personnels vulnérables en activité qui le souhaitent ;
  • La priorité pour la vaccination, pour tous les enseignants volontaires ;
  • La mise en place de tests sur le temps de travail, notamment d’une manière systématique dans toutes les écoles où des cas de COVID 19 sont confirmés.

Pour lutter contre la pandémie du COVID 19 à la rentrée du 15 mars 2021 afin de protéger la vie des enseignants et des élèves, le syndicat SNUDI-FO Mayotte exige des maires :

  • L’entretien et la désinfection des locaux ;
  • Un agent au portail dans les 188 écoles de Mayotte pour mettre du gel et prendre la température des élèves à l’entrée des écoles ;
  • Un arrêté de tous les maires réduisant les horaires de l’emploi du temps dans les écoles en rotation pour permettre le nettoyage des salles de classes comme c’est fait à la Mairie de Bandrélé ;
  • La mise en place des agents de ménages suffisants pour l’entretien et la désinfection des locaux.
  • Du matériel en nombre suivant : lingettes, gels virucides, savons ;
  • La réquisition de locaux partout où il y a besoin de salles pour alléger ou dédoubler.

Dans la mesure où les conditions ne sont pas mises en place pour la rentrée du 15 mars 2021, le syndicat SNUDI-FO Mayotte déposeras un préavis de grève pour tout le personnel de l’éducation nationale de l’académie de Mayotte. Vous remerciant par avance des réponses que vous allez apporter à nos revendications pour l’amélioration de notre éducation ; chose qui nous tient tous à coeur, veuillez agréer Messieurs, l’expression de toute notre considération.

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