L’installation du comité de suivi de la loi de refondation de Mayotte, annoncée par la ministre des Outre-mer Naïma Moutchou, devait marquer une étape de clarification et de confiance dans un processus attendu par le territoire. Présidée par le sénateur Thani Mohamed Soilihi, cette instance est chargée d’accompagner et de contrôler la mise en œuvre des engagements pris par l’État. Mais la publication de sa composition a rapidement déclenché une vive controverse.
En cause, la nomination de Dominique Voynet, désignée par la présidente de l’Assemblée nationale. Figure politique nationale, ancienne ministre et ex-directrice de l’ARS de Mayotte, elle reste associée, dans l’opinion mahoraise, à des prises de position jugées défavorables au département et parfois perçues comme proches des thèses comoriennes. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses réactions dénoncent une nomination « incompréhensible », voire « provocatrice », au regard de l’objectif affiché de la refondation : ancrer durablement Mayotte dans la République et réduire les fractures sociales.
Certains élus et citoyens estiment que cette désignation ravive des blessures anciennes et brouille le message politique adressé aux Mahorais, un an après le cyclone Chido et au moment où la reconstruction peine encore à se concrétiser. D’autres s’interrogent sur la cohérence d’un comité censé incarner l’écoute et la confiance, alors que l’une de ses membres fait l’objet d’une telle contestation locale.
En attendant d’éventuelles réactions officielles des autorités concernées, la polémique souligne une réalité persistante : à Mayotte, chaque décision institutionnelle est scrutée à l’aune de l’histoire, du vécu et de la dignité d’un territoire où la question de la reconnaissance reste centrale.









