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Présence de migrants à Cavani : l’État confirme le démarrage du démantèlement du camp

Le préfet de Mayotte communique :

« Depuis plusieurs jours, une contestation sociale en lien avec la présence d’un camp de migrants africains à proximité du stade de Cavani à Mamoudzou entraîne plusieurs blocages de services publics. Plusieurs épisodes de violences opposants des délinquants et les occupants du camp ont pu être déplorés. L’intervention rapide de la police nationale, appuyer par les fonctionnaires du RAID, a permis de traiter les faits de violences et de faire des interpellations tant dans la communauté des migrants que des délinquants. Une présence permanente et accrue de la police municipale et de la police nationale permet de maintenir le calme dans le secteur et d’empêcher toute nouvelle installation de migrants.

Le 22 janvier 2024, des blocages d’axes routiers ont pu être constatés sur plusieurs points de l’île. Ces manifestations, qui se sont déroulées dans le calme, ont eu de lourdes conséquences sur le fonctionnement de plusieurs structures de l’île et impactent fortement le bon déroulement des liaisons quotidiennes majeures (transport scolaire, distribution d’eau en bouteille…)

La présence de ce camp de fortune qui perturbe le quotidien des riverains n’est pas acceptable. Le conseil départemental, propriétaire du site, a déposé un recours devant le tribunal administratif afin de pouvoir procéder à l’expulsion des occupants. Dans un jugement du 26 décembre, ce recours a été rejeté. 

Les services de l’État, en lien avec la commune de Mamoudzou et le conseil départemental, travaillent pour traiter cette situation dans le respect des lois et règlements qui guident l’action publique.

La population présente est issue de l’immigration clandestine issue principalement d’Afrique des grands lacs et de Somalie. Dès leur interpellation en mer ou sur terre, ces personnes, demandeurs d’asile, bénéficient du traitement administratif prévu par les conventions internationales signées par la France. 

En 2023, plus de 2000 migrants africains ont été conduit à Mayotte par des réseaux de passeurs. Les services de l’État se sont organisés pour faire face à cette croissance inédite pour le territoire. 500 places d’hébergement pour demandeurs d’asile ont été créés début 2023, une antenne de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) a vu le jour et des missions régulières d’officiers de protection ont permis d’accélérer le traitement des demandes. Certaines personnes déboutées ont été reconduites vers leur pays d’origine par les fonctionnaires du centre de rétention administrative de Mayotte. Certaines personnes réfugiées ont pu s’intégrer à Mayotte ou ont pu, par leur propre moyen, quitter le département. Pour autant, plusieurs centaines de personnes sont toujours sur le territoire et se sont regroupés dans le secteur de Cavani.

Depuis début janvier, plusieurs réunions de travail regroupant les services de l’État, la commune de Mamoudzou, le conseil départemental et des membres des collectifs citoyens se sont tenues à fréquences régulières dans le but de procéder au démantèlement de ce camp.

Un recensement exhaustif de l’ensemble des personnes présentes dans le secteur de Cavani (Stade et rue Massimoni) a pu être effectué. L’actualisation de leur situation administrative a permis de confirmer la présence majoritaire de personnes bénéficiaires de la protection internationale et de demandeurs d’asile dont le dossier est en cours d’instruction ou fait l’objet d’un recours devant la cour nationale du droit d’asile (CNDA).

Suite à ces diverses réunions de travail et conformément aux annonces du ministre de l’intérieur et des outre-mer, M. DARMANIN, il a été décidé :

–          Le conseil départemental, en lien avec la commune de Mamoudzou, a engagé dès le 23 janvier 2024 des travaux de sécurisation du site du stade de Cavani. 

–          Dès le 23 janvier, une enquête individuelle va être organisée auprès des personnes présentes afin de leur proposer une solution alternative conformément à la loi :

·         Les personnes déboutées feront l’objet d’une obligation de quitter le territoire et reconduit dans leur pays d’origine après obtention du laissez-passer consulaire nécessaire à leur éloignement. 

·         Les personnes réfugiées disposant d’un titre de voyage pourront être orientées vers la métropole 

·         Les personnes réfugiées ne disposant pas encore d’un document de séjour ou de voyage seront relogés temporairement dans un hébergement d’urgence

·         Les demandeurs d’asile seront également relogés dans la limite des hébergements d’urgence disponibles le temps de l’étude de leur dossier par l’OFPRA ou la CNDA. 

–          Toutes personnes originaires de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi manifestant le souhait de retourner volontairement dans leur pays, quelque-soit le stade de leur procédure de demande d’asile, pourront être accompagné par les services de l’État pour regagner leur pays d’origine. 

Cette situation migratoire inédite pour le département nous impose une action collective, dans le respect de la loi, afin de procéder au plus tôt au démantèlement de ce camp et à la prise en charge des personnes concernées par les services de l’État et du Conseil départemental. 

Le préfet de Mayotte a rencontré ce matin les représentants des collectifs, associés depuis le début des réunions de travail. Il a rappelé sa volonté de trouver une solution rapide à cette situation. Conformément aux déclarations du Ministre, le camp sera démantelé dans les plus brefs délais et ce démantèlement débutera dès cette semaine. Le préfet a également replacé le cadre de son action au regard de la décision du TA de Mayotte du 26 décembre 2023et des obligations législatives encadrant le traitement administratif des demandeurs d’asile et des réfugiés.

Pour le bien de tous, il est important de retrouver rapidement l’apaisement social et le fonctionnement normal des services publics du département. Le préfet appelle la population qui souhaite manifester à rester digne et responsable et à refuser les provocations. »

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