Une polémique naissante prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux à Mayotte autour des fonds collectés après le passage du cyclone Chido. En ligne, des messages largement partagés mettent en cause l’utilisation des dons recueillis par la Fondation de France, évoquant un montant de plus de 44,4 millions d’euros destinés à la reconstruction du territoire.
Cette contestation, d’abord portée par des citoyens, est désormais relayée par plusieurs collectifs mahorais bien identifiés, dont le Front départemental mahorais. Tous dénoncent un décalage entre les sommes annoncées et la réalité observée sur le terrain. Dans de nombreux quartiers, des habitations restent endommagées, des toitures manquent toujours, des écoles demeurent fermées et des familles vivent encore sous des bâches.
Sur les réseaux sociaux, les interrogations se multiplient : quels projets ont été financés ? Ces choix répondent-ils réellement aux priorités des habitants, qui réclament avant tout un toit, l’accès à l’eau, la sécurité et un retour à une vie digne ? Les collectifs exigent des réponses claires, des preuves vérifiables et un état détaillé de l’utilisation des fonds, euro par euro.
Au-delà de la critique, les messages expriment un sentiment d’exclusion des décisions prises. Certains dénoncent le fait que des initiatives auraient été financées sans concertation locale, tandis que la reconstruction visible des villages et des quartiers sinistrés tarde à se concrétiser. Pour eux, la solidarité ne peut être dissociée de la transparence.
À ce stade, il s’agit d’une polémique née et amplifiée sur les réseaux sociaux, mais elle révèle une défiance croissante et une attente forte de clarté. À Mayotte, la question de l’utilisation des fonds post-cyclone devient ainsi un enjeu majeur de confiance entre institutions, donateurs et population tout comme la reconstruction qui tarde à se concrétiser pour de nombreuses familles









