Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 place Mayotte au centre des décisions nationales. Dans un contexte de crise sociale, sanitaire et économique, le gouvernement annonce des mesures fortes : renforcement des moyens de santé, soutien aux entreprises locales et entrée anticipée dans le dispositif LODEOM. Mais toutes ces avancées restent suspendues à un vote décisif au Parlement. Pour Mayotte, territoire où chaque retard budgétaire se traduit par des difficultés concrètes, l’enjeu n’a jamais été aussi clair : accélérer ou continuer à subir. Le Premier MInistre Sébastien Lecornu défend son projet de budget.
À Mayotte, les besoins en santé sont immenses : désertification médicale, pathologies chroniques en hausse, fragilités sociales aiguës. Le gouvernement annonce une hausse de 100 millions d’euros du Fonds d’intervention régional, soit +40 % pour financer des actions médicales ciblées. Une augmentation inédite destinée à combattre les inégalités d’accès aux soins, renforcer la prévention et soutenir des expérimentations adaptées au terrain. Pour un département encore marqué par Chido et par une démographie fulgurante, ce renfort budgétaire serait vital.
Sur le volet économique, Mayotte obtient un dispositif structurant : l’application anticipée de l’exonération de cotisations sociales LODEOM dès le 1er juillet 2026. Le CICE sera maintenu un an supplémentaire, créant une période de cumul destinée à soulager les entreprises locales, fragilisées par les coûts élevés et la concurrence régionale. Cette transition coûtera 32 millions d’euros à l’État mais pourrait offrir une bouffée d’oxygène décisive au tissu économique mahorais.
Ces mesures traduisent une volonté affichée de mieux prendre en compte les réalités ultramarines. Mais sans adoption du PLFSS, elles resteront lettre morte. Pour Mayotte, où chaque secteur — santé, emploi, protection sociale — réclame des réponses immédiates, l’avenir dépend maintenant d’un vote. Un vote qui dira si le territoire avance enfin… ou s’il attendra encore.
