Les présidents des Régions ultrapériphériques, dont Ben Issa Ousseni pour Mayotte, ont haussé le ton mardi à Bruxelles. Réunis au siège de la Commission européenne, ils ont remis une déclaration commune dénonçant les orientations du futur budget de l’Union. Selon eux, le prochain Cadre financier pluriannuel tournerait le dos à trente ans d’acquis, en recentrant les fonds sur la sécurité et la compétitivité au détriment des territoires éloignés comme Mayotte.
« Renationaliser les aides, c’est abandonner les RUP », martèlent-ils. Ils rappellent que l’insularité, l’éloignement et la vulnérabilité structurelle nécessitent un traitement différencié, garanti par l’article 349 du Traité européen. Face à eux, le vice-président de la Commission, Raphaël Fitto, a assuré avoir entendu leur avertissement et promis que la future stratégie européenne prendrait en compte les réalités de terrain.
À Mamoudzou, on veut y croire, mais sans naïveté. Sans soutien massif de l’Europe, comment financer l’eau, l’éducation, la santé et la reconstruction post-Chido ? À Bruxelles, l’heure était à la diplomatie. À Mayotte, elle reste à la survie.






