La culture mahoraise a été mise à l’honneur à Paris avec l’inscription officielle de trois de ses trésors au patrimoine culturel immatériel français. Lors d’une cérémonie présidée par la ministre de la Culture, Rachida Dati, le sel de Bandrélé, le debaa des femmes et le tani malandi de Chirongui ont rejoint cette liste nationale qui distingue les pratiques vivantes, transmises et partagées.
Le sel de Bandrélé incarne un savoir-faire ancestral unique. Issu du limon, filtré avec patience puis séché au soleil, il est le fruit de gestes précis transmis de génération en génération, souvent de mère en fille. Au-delà du produit, c’est toute une mémoire collective et une relation intime au territoire littoral qui sont ainsi reconnues.
Autre pilier de cette reconnaissance, le debaa des femmes dépasse la simple expression artistique. Chanté et dansé lors des grands moments de la vie – mariages, naissances, réussites scolaires ou retours de pèlerinage – il structure la vie sociale et spirituelle, et témoigne d’un art de vivre profondément ancré dans le quotidien mahorais.
Enfin, le tani malandi de Chirongui, cette argile blanche utilisée lors des cérémonies et pour ses vertus symboliques et thérapeutiques, relie les femmes de l’île à leurs ancêtres. Même éloignées de Mayotte, elles continuent d’en perpétuer l’usage et le sens.
Une délégation mahoraise était présente pour représenter l’île lors de cette cérémonie. Cette reconnaissance nationale vient conforter une identité forte et rappeler que, malgré les épreuves récentes, les traditions de Mayotte demeurent vivantes, transmises et porteuses de fierté collective.










