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Madagascar ne veut pas des vaccins anti-Covid

Madagascar a choisi de ne pas adhérer au programme de vaccination Covax anti-Covid. En France, 6 personnes sur 10 ne veulent pas se faire vacciner.

La pandémie de Covid 19 poursuit sa route partout à travers le monde. La troisième vague touche l’Asie, le monde se prépare à l’arrivée des vaccins. Ils ne sont pas encore tous autorisés que, déjà, les citoyens émettent des réserves sur leur volonté de se faire vacciner. En France, seules 4 personnes sur 10 envisagent de se faire vacciner. Cette statistique est en recul de 5 points par rapport à la fin octobre. Pourtant les autorités sanitaires dans le monde expliquent que c’est grâce à une campagne de vaccination massive que le virus perdra du terrain, et que la pandémie sera derrière nous.

Pour tenir compte de cette stratégie, il faut non seulement un ou plusieurs vaccins disponibles. Mais aussi que l’accès à la vaccination soit possible partout dans le monde, et notamment dans les pays les moins favorisés. Pour y parvenir, une organisation s’est mise en place en avril dernier. Elle s’appelle COVAX. A l’origine de cette vaste coopération internationale, la France, l’OMS, l’alliance GAVI (les producteurs de vaccins) et la commission européenne. A ce stade, les moyens mobilisés sont conséquents. Neuf vaccins anti covid, une plateforme pour sécuriser les approvisionnements. Ainsi que l’engagement des pays partenaires à fournir 2 milliards de doses d’ici la fin 2021.

Le vaccin contre le Covid coûte cher…

De là à dire que le vaccin anti-covid est une affaire de gros sous, il n’y a qu’un pas. 172 pays participent à ce programme qui intervient dans un contexte où le nombre de morts dépassent 1.5 millions de personnes. De plus, près de 67 millions de cas ont été diagnostiqués dans le monde.
Pourtant les résistances quant à la vaccination sont bien réelles. Ils sont nombreux à travers le monde, les personnes et les responsables à avoir des doutes sur la vaccination en elle-même. Ainsi que sur son efficacité à court moyen ou long terme sur le virus…

Parmi les pays qui n’ont pas souscrit à ce programme figure Madagascar. Pour le moment, la grande île préfère miser sur les traitements locaux qui ont été développés. Ces derniers apportent des résultats, selon les autorités locales. Lalatiana Andriatongarivo, la porte-parole du Gouvernement, s’est récemment exprimée sur le sujet. « Nous attendons de voir d’abord l’efficacité du vaccin dans les pays qui l’utiliseront en premier », a-t-elle déclaré.

Les bailleurs de fonds du pays font pression sur le Président de la République pour qu’il fasse adhérer son pays.Ils redoutent en fait les conséquences économiques et sociales pour le pays en cas de reprise de l’épidémie. Pour le moment, le Président malgache garde le cap sur sa stratégie. Le pays mise sur les effets des traitements à base d’Artemisia pour limiter les contaminations et réduire les effets de la maladie.

… Et Madagascar préfère une solution alternative

Pourtant, un cluster vient d’être découvert à l’université de Diego Suarez, où une soixantaine d’étudiants a été diagnostiquée positive. Ces jeunes gens auraient été contaminés dans le dortoir qu’ils partageaient. Les salles de classe sont étroites et propices à la contamination rapide, expliquent les responsables locaux. Les cours n’ont pas été suspendus pour le moment. Les étudiants n’auraient pas développé de symptômes de la maladie.

Ils seraient asymptomatiques grâce peut être aux effets du traitement local à base d’Artemisia. Le problème, c’est que le risque de contamination en ville est maximum. En effet, le port du masque est aléatoire selon les témoins. La seconde vague est donc toujours possible. Ce au moment où tous les acteurs économiques font pression pour la reprise des échanges dans la zone. Les échanges commerciaux et le tourisme sont limités tant que les liaisons aériennes sont suspendues.

D’un autre côté, aucune preuve de l’efficacité du ou des vaccins ne peut être apportée pour le moment. Ainsi, les décisions prises par les gouvernements des différents pays reposent essentiellement sur les observations de court terme. La capacité de projection est impossible, l’anticipation ne repose sur aucune certitude. Madagascar prend-elle la bonne décision ? Nul ne peut le dire pour le moment. Elle est toutefois empreinte de bon sens au regard des nombreux scandales sanitaires qui ont secoué le monde ces dernières années : vaccin contre l’hépatite, amiante, chlordécone ….

Un article d’Anne-Constance Onghéna, que vous pouvez retrouver dans le France Mayotte Matin du jeudi 10 décembre 2020.

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