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Les femmes à Mayotte : une situation souvent précaire, mais des progrès en matière de formation et d’emploi, selon l’INSEE

L’INISEE vient de publier une étude sur la situation des femmes à Mayotte. Elle s’inscrit dans l’objectif numéro 5 des Nations Unis qui vise à permettre une égalité des sexes et donc d’accompagner les femmes et les jeunes filles dans cette dynamique.

La préfecture de Mayotte a travaillé à la réalisation de cette étude et souligne que les analyses permettent d’éclairer les situations afin de pouvoir mettre en place les politiques publiques les plus efficaces pour atteindre les objectifs et agir sur le quotidien.

Sans grande surprise, l’étude montre une grande disparité entre les femmes présentes à Mayotte.

Pour les natives du département, il apparaît de manière claire dans les données fournies par l’INSEE que les jeunes femmes sont beaucoup mieux formées que leurs aînées. Elles disposent donc par leurs compétences et leur accès à l’emploi d’une possibilité d’autonomie si elles en ont besoin. Leur niveau d’instruction leur offre des clés de compréhension dont ne disposaient pas forcément les femmes plus âgées. La trajectoire est donc celle du développement grâce notamment à l’éducation.

Pour les femmes d’origine étrangère, le chemin n’est pas du tout le même : elles sont le plus souvent en très grande précarité sur le département. Aujourd’hui, 1/4 de ces femmes de 20 à 54 ans sont des mères isolées. Dans 9 cas sur 10 elles sont en grande précarité, c’est-à- dire vivent sous le seuil de pauvreté. Le nombre d’enfants par femme pour les natives de l’étranger est de 6 à 8, elles ont un accès au marché du travail extrêmement restreint du fait du nombre d’enfants dont elles doivent s’occuper mais également parce qu’elles sont peu employables : souvent elles ne parlent pas correctement le français et ne disposent d’aucun diplôme leur permettant d’accéder à d’autres emplois que personnels de maison ou femmes de ménage.

L’emploi des femmes natives de Mayotte progresse même si les postes à responsabilités sont encore difficiles à capter. Lorsqu’aux mahoraises s’ajoutent les natives de l’étranger, seules 27% des femmes en âge de travailler ont un emploi, ce qui est très faible.

La crise du COVID-19 a engendré des pertes de d’emploi qui n’ont pas encore été totalement compensées notamment pour les emplois les moins qualifiés.

La santé des femmes de Mayotte est plus fragile que la santé des femmes françaises en règle générale. En effet, l’espérance de vie est de 76 ans, chiffre bien inférieur aux données métropolitaines. A âge égal, les femmes habitant Mayotte ont une mortalité plus élevée que celle de l’Hexagone. Le nombre des naissances occasionne aussi une fragilité en termes de santé renforcée par le fait que plus d’un tiers des femmes de Mayotte sont en situation d’obésité.

Les violences sont très présentes encore sur notre département. 9% des femmes en 2020 déclaraient avoir subi des violences physiques ou sexuelles durant les 2 dernières années. C’est 2 fois plus qu’en métropole. Les violences sexuelles sont le plus souvent le fait d’hommes extérieurs au ménage, c’est 4 fois plus qu’en métropole. Les violences physiques sont le plus souvent le fait du cercle familial.

Le mariage reste un fait marquant dans la société mahoraise, il est coutumier dans 98% des cas, le mariage civil n’a pas encore pris ses droits à Mayotte. La vie de couple d’une femme démarre. Entre 14 et 19 ans, elles sont déjà 7% à vivre en couple, c’est 5 fois plus qu’en métropole.

Une situation qui tend à s’améliorer pour les natives du département grâce notamment à l’éducation, la situation est beaucoup plus complexe pour les femmes d’origine étrangère qui sont en grande précarité et donc vulnérables.

Anne Constance Onghéna
Pour France Mayotte matin

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