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Immigration : les éloignements d’ESI africains vont s’intensifier avec une organisation fiable testée la semaine dernière

En fin de semaine dernière c’est une expulsion d’étrangers en situation irrégulière d’un tout nouveau genre qui a eu lieu au départ de l’aéroport de Dzaoudzi et qui ouvre la voie à l’éloignement des déboutés du droit d’asile en provenance des pays des Grands Lacs.

De manière générale, ce sont 1 000 nouvelles demandes d’asile par an qui sont déposées devant les autorités de Mayotte. Une grande partie de ces demandes provient de ressortissants africains des pays des Grands Lacs, des demandeurs comoriens font aussi la démarche. 90% des demandeurs d’origine comorienne sont en règle générale déboutés. Dans le cas des demandeurs d’asile en provenance des pays des Grands Lacs, dans 40 à 50% des cas ces personnes peuvent faire l’objet d’une protection de la France.

Dans tous les autres cas 1 OQTF est délivré à ces personnes leur intimant l’ordre en quelque sorte de quitter le pays, malheureusement les personnes déboutées ne se rapprochent pas des autorités pour mettre en place leur retour dans leur pays d’origine. Ils restent souvent dans des situations de vie particulièrement compliquées sur le territoire de Mayotte dans la clandestinité et la précarité.
Depuis le mois d’avril dernier, les autorités françaises et de la République Démocratique du Congo disposent d’un mémorandum validé par les 2 pays permettant d’éloigner les ressortissants de la RDC vers leur pays. Récemment des laissez-passer consulaires ont été établis en vue d’éloigner 3 personnes mais pour pouvoir mettre en place les éloignements, il faut disposer d’une organisation fiable.

Les équipes du CRA de Mayotte et les autorités de la préfecture travaillent depuis l’année dernière à la mise en place d’un hub qui pourrait être à Nairobi. Selon une source proche du dossier, le responsable du CRA s’est rendu au Kenya en décembre pour finaliser l’organisation qui vise à ce que les ressortissants africains des pays des Grands Lacs puissent être éloignés par des vols commerciaux. Ils sont accompagnés par des autorités françaises sur des vols Kenya Airways jusqu’à Nairobi. Ils sont alors pris en charge par les autorités kenyanes en rétention pour ensuite embarquer toujours sur des vols réguliers de Kenya Airways à destination de leur pays d’origine munis de leur laissez-passer consulaire. C’est le premier éloignement du genre qui a été réalisé avec cette organisation en fin de semaine dernière. « Tout s’est bien passé, les 3 ressortissants de la République Démocratique du Congo sont rentrés dans leur pays ce qui veut dire maintenant que les expulsions vont pouvoir être démultipliées en fonction du nombre de laissez-passer consulaires dont disposent les autorités » explique Frédéric Sautron. Selon le sous-préfet en charge de la LIC, les autorités vont pouvoir se rapprocher des déboutés du droit d’asile dépositaires d’un OQTF pour lesquels des laissez-passer consulaires ont été établis en vue d’organiser leur éloignement.

Il va donc être de plus en plus difficile pour les ressortissants africains de rester à Mayotte une fois déboutés de leur demande d’asile, puisque c’est là la fin de leur parcours possible sur notre pays. Vendredi matin, à 5h dans le sud de Mayotte, les moyens nautiques des autorités ont pu intercepter un kwassa détecté par avion. A son bord 33 ressortissants clandestins malgaches, 24 ont pu être raccompagnés samedi matin à Madagascar via un vol affrété Ewa Air, les autres ont été pris en charge par les autorités en vue d’obtenir des soins médicaux. Les efforts ne faiblissent pas, c’est rassurant.

Anne-Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte matin (Lundi 6 février 2023)

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