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Il agresse sexuellement deux jeunes filles de 9 et 14 ans

Un individu a été condamné à de la prison ferme pour des attouchements sur des jeunes filles en 2017.

C’est un prévenu à la mine patibulaire, de forte corpulence et aux dreadlocks tombant sur un survêtement délavé qui apparaissait alors à la barre, escorté depuis le centre pénitencier de Majicavo par la gendarmerie. Les faits remontent à la nuit du 13 novembre 2017 : un homme s’introduit alors dans le domicile de la mère de la première victime à Tsingoni, où dort une jeune fille alors âgée de 14 ans. A deux heures et demies du matin, la gendarmerie de Sada est appelée pour une tentative de cambriolage.

Une fois sur place, le suspect a déjà pris la fuite en dépit de la tentative d’arrestation citoyenne des voisins ; mais pas avant d’uriner sur le sol de la maison et d’abandonner sur place son pantalon aux couleurs militaires. La mère de la victime expliquera aux gendarmes que,
réveillée par des cris, elle se rend dans la chambre de sa fille pour y trouver un homme allongé à côté du lit de sa fille. Elle appelle les gendarmes, et le suspect prendra la fuite avant leur arrivée.

La victime racontera à la barre que l’homme s’est allongé à côté d’elle, commençant alors à lui retirer ses habits, lui caresser les fesses… L’homme est rapidement identifié, autant par la victime que par les voisins qui l’ont aperçu : il est décrit comme étant Idiamini, un habitant du quartier, connu pour y promener ses chiens. A la barre et de même que lors de ses déclarations préalables, le prévenu niera l’agression sexuelle : il était venu cambrioler la télévision, rien de plus. Du reste, il était totalement saoul et ne se rappelle pas des évènements de cette nuit-là…

Un traumatisme toujours bien présent
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Un mois après soit le 13 décembre 2017, les gendarmes sont appelés pour un viol à Combani, sur le coup de 21h45. La mère de la victime, en pleine nuit, entend des pleurs dans la chambre d’à côté, où dort sa fille, alors âgée de 9 ans. Elle tombe sur un spectacle sordide : un individu gît allongé à plat ventre sur l’enfant en larmes. Il prend alors la fuite, avant d’être appréhendé par des riverains puis remis aux gendarmes. Totalement ivre, après avoir longuement pleuré et s’être uriné dessus, il tentera même de s’échapper une fois les menottes aux poignets, en dépit du caractère ambitieux de la tâche.

La victime reconnaitra elle aussi son agresseur, de même que les voisins. A la barre, la jeune fille désormais 3 ans plus âgée, prendra courageusement la parole, racontant comment son agresseur l’a déshabillée entièrement, avant d’en faire autant pour lui-même, et se frotter contre elle… « Est-ce qu’il a sorti son zizi ? » demandera alors la juge, dans une admirable tentative de vulgarisation enfantine du pénible vocable juridique habituel. La réponse sera oui. Mais en l’absence de pénétration, les faits seront requalifiés en simple agression sexuelle. Selon les proches de la fillette ainsi que l’administrateur Ad Hoc Mlézi Maoré porté partie civile, le traumatisme de la jeune fille est toujours bien présent, matérialisé dans son quotidien…

« Quand vous volez une télévision, est-ce que vous vous masturbez sur une petite fille ? »

Du sperme contenant l’ADN du prévenu sera alors retrouvé sur les draps et les habits de la petite fille, incriminant davantage encore Idiamini. Pourtant, face à tant d’éléments compromettants, il continuera de nier les faits, n’admettant que son ivresse et sa tentative de cambriolage. « Quand vous volez une télévision, est-ce que vous masturbez sur une petite fille ? » demandera la juge. L’absence de souvenir sera évoquée en guise de réponse. « Qu’est-ce qu’il se passe quand vous buvez ? » continuera-t-elle. Il répondra : « Si on vient me chercher des histoires, ça me dérange pas de me battre ». – « Et ces petites filles sont venues vous chercher des histoires ? » Silence gêné… Soit.

Particulièrement connu pour boire beaucoup selon ses proches, qui le retrouvent régulièrement dans la rue, le prévenu présente un véritable problème d’alcoolisme, qui posera longuement question aux juges.
– Si vous sortez de prison, vous arrêtez de boire ?
– Je prie dieu pour que si je sors de prison j’arrête de boire. – Alors moi je ne compte pas trop sur dieu, comment vous allez faire ?

« La lâcheté n‘a rien d’hallucinant, cela fait partie des traits de l’humanité « 

Détenu à Majicavo depuis le 15 décembre 2017, le prévenu ne présente pas d’anomalie mentale ou physique selon le rapport psychiatrique, mais bien des anomalies comportementales à tendances éthylique, une tendance à la réitération et un niveau intellectuel inférieur à la moyenne. Au moment de ses réquisitions, le procureur de la république Yann Le Bris déplorera l’absence de reconnaissance des faits commis par le prévenu, et ce en dépit des nombreux éléments à charge. Les témoins, les vêtements laissés sur place, la concordance ADN, la réitération des faits…

« La lâcheté n‘a rien d’hallucinant, cela fait partie des traits de l’humanité »
déclarera-t-il. Pour le procureur, « la question qui se pose, au-delà de la culpabilité, c’est celle de la peine la plus adaptée pour ce monsieur ». Il soulignera ainsi les trois années d’emprisonnement du prévenu, une peine purgée en tant que mis en examen, soit en détenu provisoire ne pouvant bénéficier d’une réduction de peine. Et ce alors qu’une condamnation de 6 ans, avec le « jeu des réductions de peine », équivaudrait à ces 3 ans de prison.

Il demandera alors, une peine de 4 ans d’emprisonnement, assorti à hauteur de 6 mois d’un sursis probatoire avec obligation de soin, interdiction d’entrer en contact avec les victimes, ou de se présenter à leur domicile. Le tribunal suivra précisément ces réquisitions, et déclarera recevable la constitution de partie civile de Mlézi Maoré : Idiamini devra alors verser 5000 euros à la plus âgée des victimes, et 7000 euros à la plus jeune, visiblement plus traumatisée par les faits…

Un article de Mathieu Janvier à retrouver dans le France Mayotte matin du jeudi 28 janvier 2021.

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