Le port de Longoni vers une nouvelle gouvernance
Le tribunal administratif de Mamoudzou a tranché : la délégation de service public (DSP) du port de Longoni, confiée à Mayotte Channel Gateway (MCG), prendra fin en septembre 2026. Saisie par l’Union maritime de Mayotte, qui dénonçait de graves manquements contractuels, la juridiction a reconnu l’atteinte manifeste à l’intérêt général. Le juge a notamment relevé l’application de tarifs illégaux, le non-respect de décisions de justice et l’absence de transmission de documents au Conseil départemental. Bien qu’il ait donné raison à l’Union maritime, le tribunal n’a pas suivi l’avis plus radical du rapporteur public, qui recommandait une résiliation immédiate, en raison des enjeux de continuité du service public.
Cette décision bouleverse profondément l’avenir économique du port et de l’île. Le Conseil départemental dispose désormais de 18 mois pour organiser la transition sauf s’il fait appel de la décision.
Il devra anticiper la fin du contrat, trouver une solution juridique pérenne et envisager un nouveau modèle de gouvernance pour répondre aux ambitions stratégiques du territoire : développement du projet gazier, transformation de Mayotte en hub régional dans le canal du Mozambique, et modernisation des infrastructures portuaires. Or, l’État comme le département ne disposent pas, à ce jour, des moyens financiers suffisants.
Plusieurs questions demeurent : un appel sera-t-il formé ? Une négociation de sortie est-elle possible ? Et surtout, que se passera-t-il si aucune alternative n’est prête au 2 septembre 2026, date désormais décisive pour l’approvisionnement de l’île et la stabilité économique du territoire ?






