Les sages-femmes du Centre hospitalier de Mayotte ont enclenché un droit de retrait, estimant que leurs conditions de travail mettent en danger la sécurité des patientes. Elles dénoncent d’abord un effectif largement inférieur aux besoins, alors que le service enregistre un nombre d’accouchements particulièrement élevé et des prises en charge souvent complexes. Cette insuffisance accroît la fatigue des équipes et augmente le risque d’erreurs médicales.
Elles pointent également le manque de sécurité dans les chambres d’hospitalisation, dépourvues de sonnettes d’appel, de fluides médicaux ou de lumière au chevet des patientes, autant de manquements jugés inacceptables dans un contexte où les urgences obstétricales nécessitent une réactivité immédiate.
Leur démarche s’appuie sur l’article R.4127-309 du code de la santé publique, qui impose à chaque sage-femme de travailler dans une installation convenable avec des moyens techniques suffisants, afin de garantir la qualité et la sécurité des soins. Enfin, elles alertent sur l’absence d’ouverture régulière et complète de dossiers obstétricaux, en contradiction avec l’article D6124-35, ceux-ci étant souvent rédigés à la hâte, de façon incomplète, compromettant la continuité et la fiabilité du suivi médical.
À travers ce droit de retrait, elles rappellent que protéger leurs conditions de travail revient avant tout à protéger les patientes et les nouveau-nés.
La rentrée s’annonce donc mouvementée au CHM alors que le directeur provisoire cherche à apaiser les tensions.






