Top pub
Top pub
Top pub
Top pub

Diplomatie : faire reconnaître Mayotte française dans le bassin indo-pacifique

Depuis 2018, Emmanuel Macron a formalisé une stratégie de l’Indo-Pacifique français au sein duquel se trouve Mayotte, pour légitimer et crédibiliser le statut de la France en tant que puissance régionale. Une opportunité pour la diplomatie française de valoriser ses attributs de puissance diplomatiques, culturels, économiques et militaires dans cette vaste région.

L’année 2022 était donc celle de tous les dangers pour la stratégie indo-pacifique française. Elle aura été riche en événements, notamment à Mayotte en pleine crise sociale et migratoire.

En effet, le 101ème département semble échapper à tout processus d’intégration régionale et même sous-régionale. Contrairement à sa voisine réunionnaise, l’île ne participe pas à la Commission de l’Océan Indien, organisation intergouvernementale réunissant les Seychelles, l’île Maurice, les Comores, Madagascar et la France au titre de La Réunion.

Sans l’intervention de la députée Estelle Youssouffa il y a quelques jours pour retirer un projet d’accord qui écartait définitivement Mayotte de son intégration à la COI, le drame aurait alors été consommé. Mais le sujet n’est toujours pas refermé, éloignant encore Mayotte française d’une reconnaissance internationale dans la région et l’indo-pacifique en règle générale.

Mais que faire pour donner toute sa place au territoire dans la région et notamment éteindre le brasier diplomatique opposant la France et les Comores sur le sujet de Mayotte ? Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui est venu deux fois en visite officielle à Mayotte en 2022, veut faire de Mayotte un laboratoire d’une loi nationale sur l’immigration, et souhaite ardemment une réforme du droit du sol via de nouvelles mesures ciblées pour lutter contre l’immigration. Les parlementaires appellent quant à eux à une présence accrue des moyens de la Marine nationale, et des forces de l’ordre sur l’île. Ces mesures seront-elles efficaces ? Probablement indispensables, elles ne peuvent néanmoins constituer une solution de long terme qui impliquera forcément une collaboration accrue avec le gouvernement de l’Union des Comores, ce que semble vouloir souhaiter avec plus de vigueur, le président Emmanuel Macron. Mayotte constitue donc un sujet très sensible à l’heure où elle cherche à travailler avec les autres îles du bassin sud océan Indien à l’instar de Madagascar mais aussi avec le continent africain avec le Mozambique et ses réserves gazières.

Mais pour ce faire, encore faudra-il une implication diplomatique française beaucoup plus forte et vigoureuse pour imposer le territoire sous la bannière tricolore, ce qui n’aura pas été le cas en 2022. L’année 2023 devra donc constituer une année charnière pour qu’enfin rapidement, Mayotte soit reconnue dans la région toute entière.

Mais pour y parvenir, le gouvernement ne devra pas rester seul, et un territoire français comme La Réunion, devrait avec ses élus et institutions pouvoir appuyer de tout son poids pour aller en ce sens.

Samuel Boscher
Article paru dans France Mayotte matin

Articles associés