Aujourd’hui, élus et acteurs économiques se sont réunis autour de l’Observatoire du Bloc Communal pour analyser la gestion financière des communes de Mayotte. Les recettes ont triplé en dix ans, mais les finances restent fragiles. À Bouéni, les délais de paiement, passés de 190 à 90 jours, illustrent les efforts pour éviter tout défaut, mais les investissements dépendent des subventions, comme le dispositif COROM. En 2023, les crédits ont atteint 40 millions d’euros, contre 30 millions auparavant, marquant une accélération des projets malgré les tensions sur la trésorerie.
La fiscalité locale, instaurée en 2014, montre des progrès avec 48 000 locaux recensés contre 27 000 en 2016. Cependant, le désordre foncier rend difficile l’identification des propriétaires, limitant un potentiel fiscal crucial. À Mamoudzou et Sada, les élus peinent à répondre à des besoins urgents en équipements et infrastructures, tandis que la scolarisation obligatoire alourdit les charges. Les habitants, qui paient leurs impôts, attendent un meilleur cadre de vie.
L’AFD appelle à renforcer les ressources fiscales, maîtriser les dépenses de fonctionnement (représentant 54 % des budgets) et anticiper les besoins via des plans pluriannuels intégrant les fonds européens. Malgré ces défis, le bloc communal mahorais conserve une dynamique unique, portée par la croissance des recettes et des effectifs.
