Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France a observé entre 2024 et 2025 un nombre de décès (651 200) supérieur à celui des naissances (650 400), marquant un solde naturel négatif inédit depuis 1945.  Cette évolution est le résultat d’une baisse continue de la natalité — avec un indice conjoncturel de fécondité tombé à 1,62 enfant par femme — et d’une hausse de la mortalité liée au vieillissement de la population, notamment des générations du baby-boom. 
Ce phénomène a des répercussions profondes pour l’économie et les politiques publiques françaises : pression accrue sur les systèmes de retraites par répartition, besoin de repenser les services de santé pour une population plus âgée, et interrogation sur la capacité à maintenir le financement des prestations sociales. 
À Mayotte, la situation démographique reste radicalement différente. Le département conserve un solde naturel très positif, car le nombre de naissances y dépasse largement celui des décès — une dynamique amplifiée par des migrations continues et une fécondité nettement plus élevée, estimée à environ 4,5 enfants par femme, bien au-dessus de la moyenne nationale.  Par exemple, en 2023, Mayotte a enregistré plus de 10 000 naissances, malgré une légère baisse par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre de décès reste faible en raison de la jeunesse de sa population. 
Pour Mayotte, ce solde naturel positif a plusieurs conséquences :
• Jeunesse de la population, avec des besoins accrus en écoles, services de santé maternelle et infantile, et infrastructures éducatives ;
• Croissance continue de la population qui accentue les défis en matière de logement, d’emploi et d’accès aux services publics ;
• Pression sur les politiques d’intégration et d’immigration, puisque les flux migratoires contribuent à maintenir un niveau élevé de natalité. 
Alors que la France doit désormais gérer une transition démographique majeure avec une population vieillissante, Mayotte apparaît comme une exception française, encore portée par sa jeunesse et des dynamiques démographiques particulières. Cette dualité pose des questions sur la cohésion des politiques publiques et la capacité de l’État à répondre simultanément à des défis très différents selon les territoires.









