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Combien pourrions-nous être sur notre département en réalité ?

Si les chiffres de recensement sont challengés de toute part, les consommations de riz, elles, ne mentent pas.

En 2014, les études de l’Insee fixaient à Mayotte que les habitants consommaient en moyenne 254g de riz par jour, soit un peu plus de 92 kilos par an, ce qui semblait irréaliste. En effet, la moyenne retenue par l’OCDE des consommations dans les pays d’Afrique se situe a environ 31 kilos par an et par personne.

S’il n’est pas possible de connaître le nombre exact de personnes présentes sur notre île, les consommations de riz, base alimentaire reconnue des habitants du territoire, donne une estimation de la trajectoire différente de celle de l’Insee.

Bien évidemment la donnée fournie par l’Insee en 2014 avait fait grand bruit puisqu’elle remettait en question l’évaluation du nombre de personnes présentes sur le département. On comprend bien qu’avec la moitié du département qui a moins de 20 ans, il est difficile de concevoir que 92 kilos de riz étaient consommés par habitant. Le volume des importations de riz induisait donc un nombre de personnes présentes sur le territoire plus important que celui du recensement. Les personnes vivant sur notre île ne consomme pas le riz dans des proportions hors norme. Aujourd’hui, l’Insee continue de faire l’évaluation de la consommation des ménages de Mayotte, mais ne s’attarde plus sur les consommations de riz ; dommage car il s’agit là d’une donnée qui est assez rationnel.

En 2021, 20 266 tonnes de riz ont été importés sur notre département, le chiffre est fourni par la DAAF dans son analyse parue en septembre 2022 sur les importations de produits agricoles. Dans le même temps, si l’on retient la donnée de l’OCDE de 31 kilos de riz en moyenne consommés par personne permettant ainsi de lisser la question des âges, il apparaîtrait que nous serions 653 742 âmes vivant sur notre département.

Alors bien évidemment quand des politiques publiques sont bâties pour répondre aux besoins de moins de 300 000 habitants on peut comprendre que nous manquons d’eau aujourd’hui et que nous en manquerons encore demain, nos routes ne résisteront pas aux enjeux de la mobilité… Les questions de l’habitat, des écoles,… ne seront pas résolues de si tôt.

Quand nos pouvoirs publics ouvriront-ils les yeux sur la réalité de nos conditions de vie ?

Un article écrit pour France Mayotte Matin par Anne Constance Onghéna

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