Azali Assoumani, président de l’Union des Comores, a atterri dimanche après-midi à New York – dans la nuit, heure de Paris – pour participer à la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies. La présidence comorienne, Beit Salam, a relayé sur Facebook une vidéo de cette arrivée officielle. Mais le faste du déplacement interroge dans un pays classé parmi les plus pauvres au monde.
Plutôt que d’emprunter un vol de ligne, Azali Assoumani a choisi un jet privé d’exception. Loué auprès de la compagnie Global Jet, son Boeing 737 BBJ3 est présenté comme un appareil VIP « spacieux et luxueux ». Dix-neuf passagers seulement peuvent y prendre place, avec accès à un salon digne d’un penthouse, une chambre principale et une salle de bains privée. Une visite 3D disponible sur le site de la compagnie met en avant le confort réservé à une clientèle fortunée.
Après avoir déposé le chef de l’État à l’aéroport JFK, l’appareil a été repositionné vers Stewart International, où il restera immobilisé jusqu’au retour prévu vendredi soir. La facture explose : la location d’un tel avion est estimée entre 8.000 et 10.000 euros de l’heure, sans compter les frais d’attente et de maintenance.
Dans le même temps, le président et son entourage séjournent dans un hôtel très haut de gamme de Lexington Avenue, en plein cœur de Manhattan. Ce contraste avec la réalité quotidienne des Comoriens est saisissant : infrastructures en ruines, hôpitaux défaillants, écoles délabrées. Officiellement, Moroni répète que l’État manque de moyens pour développer le pays.
Ces dépenses somptuaires alimentent les soupçons : l’aide internationale, abondante, sert-elle au développement ou au train de vie présidentiel ? L’image d’Azali Assoumani arrivant à New York dans l’un des jets les plus luxueux du marché souligne la dérive d’un pouvoir davantage préoccupé par son prestige que par les besoins urgents de sa population.






