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À Mayotte, des syndromes dépressifs deux fois plus fréquents qu’en métropole

En 2019, 20 % de la population de Mayotte est concernée par un syndrome dépressif, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine. Mayotte est ainsi, avec la Guyane, le département d’Outre-mer le plus lourdement touché par ce trouble de l’humeur. Les femmes, les jeunes et les personnes âgées sont particulièrement concernés.

Être en mauvaise santé physique, ne pas avoir d’emploi et être né à l’étranger font partie des principaux facteurs associés à la dépression à Mayotte.

Les personnes dépressives sont moins satisfaites de leur vie que les autres. Elles déclarent plus fréquemment ne faire aucune activité physique. Elles renoncent aussi plus souvent à des soins et consultent rarement un professionnel de la santé mentale. À Mayotte, l’état dépressif ne s’accompagne pas de comportements addictifs particuliers.

Les conditions de vie et d’habitat souvent précaires, l’insécurité prégnante, la situation administrative irrégulière
d’une partie de la population peuvent expliquer l’ampleur de certains troubles constitutifs du syndrome dépressif à Mayotte, notamment ceux du sommeil et de l’appétit ainsi que la fatigue et

le manque d’énergie. De plus, la crise sanitaire survenue après la réalisation de l’enquête Santé Dom 2019 a probablement aggravé la prévalence des états dépressifs à Mayotte, comme ailleurs en France.

Les troubles du sommeil constituent le trouble le plus fréquent à Mayotte, évoqué par 22 % de la population figure 2. Cette part est moindre dans les autres départements et régions d’Outre-mer (Drom), où elle ne dépasse pas 18 %.

Les troubles de l’appétit sont également importants à Mayotte, où 18 % de la population est concernée. Les deux symptômes généraux de la dépression

y sont aussi plus fréquents : 16 % des habitants déclarent s’être sentis « tristes, déprimés ou désespérés » dans les deux semaines précédant l’enquête, et 15 % estiment avoir eu « peu d’intérêt ou de plaisir à faire les choses » sur cette même période. Les différents symptômes de la dépression affectent ainsi plus les habitants de Mayotte que les autres Domiens et

les métropolitains, hormis quelques exceptions. En particulier, si 22 % de la population de Mayotte évoque avoir ressenti une fatigue et un manque d’énergie « plus de la moitié des jours » ou « presque tous les jours » durant les deux semaines précédant l’enquête, ce symptôme touche 25 % de la population martiniquaise.

En effet, la population antillaise est bien plus âgée que celle de Mayotte, et est de ce fait plus encline à se sentir fatiguée, la probabilité de se déclarer fatigué augmentant avec l’âge.

Source Insee

 

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