L’histoire aurait pu être celle d’un simple contrôle en mer. Elle révèle surtout l’absurdité administrative qui peut broyer un homme. Mardi, un marin de 72 ans s’est retrouvé devant le tribunal pour une série d’infractions techniques : pêche sans autorisation, navigation mal déclarée, et surtout une carte professionnelle jamais demandée… mais attribuée quand même.
L’audience montre vite qu’Abou n’a rien d’un délinquant : un vieux marin, fatigué, dépassé par des règles qui changeaient plus vite que lui. En 2010, il exerçait une activité touristique parfaitement déclarée. Puis sa carte a été modifiée par erreur, sans qu’il ne comprenne pourquoi. Résultat : ce qu’il pensait être une autorisation de naviguer est devenu, sur le papier, un permis professionnel jamais sollicité.
Le parquet a reconnu « une situation absurde » mais a maintenu la culpabilité pour deux des trois infractions. Le juge, lui, a simplement rendu ce qui manquait : un peu d’humanité. Abou repart libre, sans peine. À 72 ans, il n’avait pas besoin d’un casier, juste qu’on l’écoute enfin.






