Comme l’an dernier, les litchis d’Ouangani manquent encore à l’appel. Le passage du cyclone Chido a détruit une grande partie des arbres fruitiers, compromettant durablement la production. Au-delà de la saison perdue, les producteurs s’interrogent sur le temps nécessaire avant de retrouver une récolte locale.
Pourquoi la production de litchis a-t-elle disparu à Ouangani ?
À Ouangani, la saison des litchis s’annonce une nouvelle fois blanche. Les arbres, sévèrement endommagés ou déracinés lors du passage du cyclone Chido à Mayotte, n’ont pas eu le temps de se reconstituer. Or, le litchi est un arbre fruitier particulièrement sensible aux vents violents, qui peuvent détruire à la fois la structure de l’arbre et son système racinaire.
Dans combien de temps les litchis d’Ouangani pourraient-ils revenir ?
Les litchis d’Ouangani seront non seulement absents des étals mais leur retour ne se fera pas avant plusieurs saisons. Selon les références agronomiques en milieu tropical, un litchi adulte met plusieurs années à retrouver un cycle de production normal après une destruction partielle, et davantage encore lorsqu’il doit être replanté. Lorsque les arbres sont arrachés ou cassés, il faut généralement compter entre cinq et huit ans avant une première production significative, à condition que les jeunes plants soient correctement entretenus et protégés.
À Mayotte, cette réalité est aggravée par la structure même des vergers. À Ouangani, les litchis sont majoritairement issus de plantations anciennes, souvent familiales, avec peu de renouvellement et peu d’irrigation maîtrisée. La perte d’un arbre ne se compense donc pas rapidement. Les producteurs expliquent que même les arbres ayant survécu aux dégâts du cyclone présentent des floraisons très faibles, insuffisantes pour espérer une récolte.
Une filière fragilisée : un enjeu agricole, économique et culturel pour Mayotte
L’absence répétée de litchis a aussi une dimension culturelle et économique. Ce fruit saisonnier fait partie des repères alimentaires locaux et constitue un complément de revenus ponctuel pour certaines familles. Sa disparition prolongée souligne la vulnérabilité de l’agriculture mahoraise face aux aléas climatiques. Les spécialistes rappellent qu’une relance durable passe par la replantation, la diversification variétale et une meilleure protection des parcelles contre les vents. Sans programme structuré d’accompagnement agricole, le retour des litchis d’Ouangani restera lent et incertain.
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