Bâches bleues, rouges ou noires tendues à la hâte, allées étroites transformées en mares de boue, eaux stagnantes sous les pieds. Notre rédaction s’est rendue dans le camp africain de Tsoundzou, au sud de Mamoudzou. Sur place, les habitants nous ont ouvert les passages, accepté notre présence et autorisé les photos, pour montrer ce que beaucoup préfèrent ne plus voir.
Il faut parfois avancer à tâtons.
« Nous sommes là, et vous voyez déjà que vous-même vous n’osez pas passer jusqu’au fond. Et c’est comme ça jusqu’au bout », nous confie un habitant en nous guidant à travers les couloirs impraticables.
La pluie transforme le camp en piège.
« Il y a de la boue partout… On n’a toujours pas de suite de la préfecture. Logement, il n’y a pas. La pluie prend l’eau. On est là », témoigne un autre, résigné.
La nuit est une épreuve.
« On ne dort pas la nuit, on est obligés de surveiller que l’eau ne rentre pas », raconte une femme, les yeux rougis par la fatigue. « On nous a abandonnés ici. »
Dans ce camp informel, les arrivées se poursuivent chaque jour, aggravant une situation déjà critique. Sans assainissement, sans sécurité, sans solution de relogement annoncée, Tsoundzou s’impose comme l’un des visages les plus durs de la crise sociale et humanitaire qui perdure à Mayotte














