Territoire français de l’océan Indien, Mayotte est souvent résumée à une opposition simpliste entre population mahoraise et immigration comorienne. La réalité est pourtant bien plus complexe. L’île accueille aujourd’hui une diversité de nationalités unique en France, reflet de sa position géographique et de son histoire.
La population étrangère est majoritairement originaire des Comores, qui représentent de très loin la première nationalité étrangère présente sur le territoire. Viennent ensuite les Malagasy, issus de Madagascar, installés parfois depuis plusieurs décennies, ainsi que des ressortissants d’Afrique de l’Est (Tanzanie, Kenya, Mozambique), souvent par des parcours migratoires indirects.
À cette base régionale s’ajoutent les Français venus de métropole ou d’autres DOM, nombreux dans l’administration, l’éducation, la santé, la justice ou les médias. Leur présence est structurelle et liée au statut institutionnel de Mayotte.
Plus surprenant, l’île accueille aussi une mosaïque de nationalités plus rares. Des Européens non français — Portugais, Italiens, Espagnols, Belges ou Allemands — sont présents en très petit nombre, souvent pour des missions professionnelles, humanitaires ou des projets entrepreneuriaux individuels. Aucune communauté structurée, mais des trajectoires singulières.
L’Asie est également représentée de façon marginale : quelques Indiens, Pakistanais, Bangladais ou Chinois, le plus souvent dans le commerce ou l’import-export, parfois après un passage par Madagascar ou La Réunion. Ces présences, discrètes, participent pourtant au cosmopolitisme local.
Au final, Mayotte apparaît comme un territoire-monde à échelle réduite, où se croisent influences régionales, nationales et internationales. Une diversité largement méconnue, mais bien réelle, qui façonne le quotidien de l’île bien au-delà des clichés









