Le Rassemblement national veut remettre sur la table un sujet explosif : la réouverture encadrée des maisons closes. Le député Jean-Philippe Tanguy prépare une proposition de loi pour créer des établissements « tenus par les prostituées elles-mêmes, en mode coopératif », avec le soutien de Marine Le Pen. Selon lui, la loi de 2016, qui pénalise les clients, aurait aggravé la précarité des femmes en les poussant dans l’ombre.
Reste une question : ce modèle est-il transposable à Mayotte ?
Sur l’île, la prostitution de rue est une réalité quotidienne, notamment autour de Mamoudzou, Kawéni ou Passamainty. Elle mêle vulnérabilité sociale, immigration clandestine et réseaux informels. Imaginer des structures encadrées, contrôlées et déclarées relève ici d’un défi presque irréaliste : pas de filière médicale structurée, pas de cadre juridique local adapté, et surtout un contexte de grande instabilité sociale.
Quant à espérer faire disparaître la prostitution de rue, rien n’est moins sûr. Les professionnels du terrain le rappellent : à Mayotte, une large partie de cette prostitution découle de la misère, de l’errance et d’un système migratoire hors de contrôle. Un dispositif « officiel » pourrait même coexister avec la rue, sans la réduire.









