L’insécurité en milieu scolaire ne vient pas toujours de l’extérieur. Parfois, elle est le symptôme violent d’un mal plus profond et invisible : la détresse psychologique non traitée. L’agression d’une professeure à la Cité scolaire du Nord par une élève est un incident traumatisant qui vient brutalement rappeler l’urgence d’une meilleure prise en charge des élèves fragiles à Mayotte.
Une crise brutale au cœur de l’établissement
Jeudi matin, à la Cité scolaire du Nord à Acoua, un inter-cours a basculé dans la stupeur. Alors que les classes se vidaient et se remplissaient dans le va-et-vient habituel d’un changement d’heure, une élève de 17 ans, scolarisée en terminale, a soudain été prise d’une crise de décompensation psychotique. Selon plusieurs témoins, la jeune fille, dont la fragilité psychologique était connue, a perdu tout contrôle avant de se jeter sur une enseignante venue tenter d’apaiser la situation.
Une agression d’une extrême violence
L’agression de cette professeure a été d’une extrême violence. La lycéenne a tenté d’étrangler l’enseignante, qui n’a dû son salut qu’à l’intervention rapide de deux collègues accourus en entendant les cris. Ensemble, ils ont peiné à maîtriser la jeune fille, en proie à une agitation incontrôlable. Les secours ont été appelés en urgence et il aura fallu le SAMU, les pompiers et la gendarmerie pour parvenir à sécuriser les lieux et prendre en charge l’élève en crise.
Traumatisme et inquiétude au sein de l’établissement à Acoua
L’enseignante agressée, choquée, souffre de douleurs au niveau du cou et du dos. Elle rappelle qu’elle n’était même pas la professeure de cette élève. Qu’elle n’a fait qu’intervenir pour éviter que la situation ne dégénère davantage. Dans l’établissement d’Acoua, l’émotion est immense, mais c’est surtout l’inquiétude qui domine.
Un système de soins défaillant pointé du doigt
Cet incident violent en milieu scolaire à Acoua met en lumière un problème déjà largement dénoncé. L’insuffisance criante de laprise en charge psychologique des jeunes à Mayotte. Dans les établissements scolaires, les équipes éducatives affirment régulièrement que les élèves présentant des fragilités psy, identifiées et parfois anciennes, ne bénéficient pas du suivi nécessaire, faute de personnel spécialisé, de structures adaptées et de places disponibles.
L’avenir des élèves à Mayotte et la sécurité en question
Cette absence d’accompagnement fait peser un risque sur les élèves eux-mêmes. Mais aussi sur leurs camarades, les enseignants et l’ensemble des personnels scolaires. Comment accueillir ces jeunes dans de bonnes conditions si les moyens manquent pour prévenir, détecter et intervenir rapidement lors d’une crise ? Que deviendra cette élève une fois l’épisode aigu passé ? Pourra-t-elle bénéficier d’un suivi adapté ou sera-t-elle renvoyée dans un environnement scolaire incapable d’assurer sa sécurité comme celle des autres ? Autant de questions essentielles qui, pour l’heure, restent sans réponse.actualités à Mayotte.









