Devant la délégation sénatoriale aux outre-mer, Saïd Omar Oili n’a pas mâché ses mots. Selon lui, Mayotte a subi deux catastrophes en un an : « le cyclone Chido et l’incapacité du gouvernement à gérer une crise majeure dans un territoire ultramarin ».
Près d’un an après Chido, il dénonce une situation qu’il juge « catastrophique ». Plusieurs écoles primaires restent inutilisables, et dans certaines communes, les élèves n’ont que deux heures de cours par jour. À cela s’ajoutent « l’insécurité qui repart à la hausse », des lycées fermés après des agressions, et une image symbolique de l’abandon : « 118 bateaux coulés dans le lagon continuent de polluer un écosystème unique ».
Le sénateur pointe aussi le décalage entre les annonces de la loi de refondation et la réalité budgétaire. Sur les 4 milliards promis, il affirme que seule une petite fraction apparaît réellement dans le projet de budget 2026. Nouvel aéroport, constructions scolaires, justice, santé : « zéro euro pour le deuxième hôpital, aucun crédit pour une deuxième prison ou un palais de justice », regrette-t-il.
Enfin, il déplore l’absence de mise en œuvre des engagements fixés par la loi du 11 août, notamment le rapport stratégique et le comité de suivi. Sa conclusion est amère : « Si nous votons des lois qui ne sont pas appliquées, le fossé entre élus et population continuera de se creuser. »






