Le deuxième jour du procès des neuf de Chiconi a mis en lumière le comportement déroutant du plus jeune accusé, mineur au moment des faits. Ses déclarations froides et distantes ont marqué la cour, renforçant les zones d’ombre autour de la nuit du double meurtre d’octobre 2022. Lors de l’instruction, plusieurs co-accusés l’avaient présenté comme l’un des auteurs des violences. À la barre, ces versions vacillent : souvenirs « flous », hésitations, revirements. Un seul maintient ses accusations, tout en admettant avoir été « très ivre » et éloigné de la scène.
Âgé aujourd’hui de 19 ans, le prévenu dit vouloir assumer la vérité : présent, mais sans avoir frappé. Il raconte avoir suivi la foule « par curiosité » avant de rester spectateur devant le corps brûlé pendant une trentaine de minutes. Il reconnaît une absence « d’empathie », expliquant ne rien avoir ressenti. Interrogé sur son silence après les faits, il évoque la peur de représailles dans un village soumis, selon lui, à une loi collective du silence. Son attitude, ses propos détachés et certains détails rapportés, comme un rire après la chute d’un camarade dans la fuite, façonnent le portrait troublant d’un jeune homme sans réaction émotionnelle face à une scène d’une extrême violence.






