À Mayotte, parler logement, ce n’est pas parler béton. C’est parler mémoire, avenir, manière de vivre. La présentation du livre Habitat mahorais : Fondation d’une politique insulaire de l’habitat par les Naturalistes de Mayotte remet ce sujet au centre de la table. Et peut-être que c’était nécessaire.
L’ouvrage, signé Vincent Liétar, rappelle qu’il fut un temps où construire signifiait réfléchir au territoire. Pendant vingt-cinq ans, plus de 18 000 logements ont été pensés avec des matériaux locaux, des artisans mahorais et une idée forte : intégrer, et non remplacer. On était loin des modèles standardisés importés, loin des immeubles copiés sur des plans venus d’ailleurs.
Aujourd’hui, l’urgence pousse à construire vite, parfois trop vite. La pression démographique, les attentes sociales, les contraintes techniques… tout s’accélère. Mais ce livre pose une question simple : peut-on bâtir l’avenir sans relire ce qui a déjà fonctionné ?
La réponse n’est peut-être pas dans des recettes toutes faites, mais dans un équilibre entre modernité et héritage. Et si Mayotte retrouvait cette réflexion, alors chaque maison pourrait redevenir plus qu’un toit : une manière d’habiter son territoire.






