À Mayotte, quand il est 8 heures du matin, Paris n’affiche encore que 6 heures. C’est la réalité depuis cette nuit. Deux heures d’écart qui compliquent les échanges, ralentissent les dossiers et obligent à jongler avec des horaires décalés. Pour les entreprises, les administrations et même les familles, cette différence représente un casse-tête quotidien.
Ce problème trouve un écho en Europe. Depuis 2019, le Parlement européen a voté pour mettre fin au changement d’heure saisonnier, estimant que cette pratique n’avait plus de justification et nuisait à la santé. Mais malgré ce vote, rien n’a avancé. Le Conseil de l’Union européenne, seul à pouvoir trancher, reste bloqué par les divergences entre États.
En 2025, la Pologne a tenté une relance du débat durant sa présidence du Conseil, du 1er janvier au 30 juin. Varsovie plaidait pour « tourner la page d’un mécanisme obsolète ». Mais malgré cette initiative, aucun accord n’a émergé. La Commission a bien promis une nouvelle étude, mais sans calendrier précis.
Le résultat est clair : faute de volonté politique forte, l’Europe reste figée. Chaque pays hésite, redoute les impacts économiques et logistiques. Pour Mayotte, cette paralysie se traduit au quotidien par deux heures d’écart avec la métropole, un symbole concret des lenteurs européennes et une adaptation indispensable pour le travail et les relations avec les proches.






