À Antananarivo, la contestation s’intensifie et divise désormais l’armée malgache. Une partie des soldats de l’unité d’élite CAPSAT a choisi de se rallier aux manifestants, refusant de réprimer les cortèges. Cette fracture au sein des forces armées, longtemps considérées comme le socle du pouvoir, accentue la crise politique.
Depuis jeudi, le président Andry Rajoelina n’a plus fait d’apparition publique, laissant circuler de nombreuses rumeurs : fuite vers Maurice, exil discret ou évacuation sous escorte étrangère. La présidence a démenti, affirmant qu’il est toujours sur le territoire national. Mais l’absence totale d’images ou de déplacements officiels alimente le doute et fragilise encore plus l’exécutif.
Le climat est d’autant plus explosif que certains manifestants accusent la France de jouer un rôle dans la déstabilisation. Ces soupçons rappellent des tensions anciennes entre Paris et Antananarivo, notamment autour de la question des îles Éparses et de la proximité de Mayotte.
Sur l’île voisine, l’inquiétude monte. Trois avions ont récemment relié Mayotte à Majunga, signe de la circulation continue entre les deux territoires. Samedi, des résidents malgaches de Mayotte se sont rassemblés pour appeler à la retenue et au dialogue. Une illustration des liens humains et économiques qui rendent cette instabilité directement perceptible depuis Mamoudzou.
Dans ce climat incertain, une question reste centrale : Andry Rajoelina contrôle-t-il encore la situation, ou Madagascar bascule-t-il vers une transition chaotique dont Mayotte subirait forcément les répercussions ?






