La nomination de Lecornu à Matignon n’est pas anodine : quatre jours après avoir remis sa démission, il est rappelé à la tête du gouvernement. Ce choix du Président apparaît comme une manœuvre pour conjurer l’instabilité et recentrer le pouvoir autour d’un exécutif rodé aux enjeux nationaux.
Pour Mayotte, cette continuité pourrait être une aubaine. Le territoire a besoin de garanties fortes pour ses projets de reconstruction post-cyclone Chido, pour le financement des communes et pour les investissements dans les secteurs clés (éducation, santé, infrastructures). Avoir un Premier ministre déjà en action donne une chance de limiter les retards et de consolider les interlocuteurs.
Mais les défis sont nombreux. D’une part, l’opposition nationale est offensée : les critiques fusent, les appels à des motions de censure se multiplient.  Si le gouvernement vacille, Mayotte pourrait subir des arbitrages défavorables ou des gels de crédits. D’autre part, la population locale, consciente des promesses antérieures non tenues, reste vigilante. Un discours rassurant ne suffit pas ; il faudra des actes, rapides et visibles.
La reconduction de Lecornu crée une fenêtre de stabilité — mais c’est aux élus mahorais, aux partenaires institutionnels et aux acteurs économiques de la transformer en réalité concrète. En clair : ne pas se contenter d’espérer, mais peser sur l’agenda national pour que Mayotte soit véritablement dans le prochain gouvernement.






