En début de semaine, une vingtaine de personnes en situation irrégulière, parmi lesquelles des hommes, des femmes et un enfant, ont été découvertes sur la plage de Dapani, à Bandrélé. Selon nos informations, elles auraient embarqué depuis la Somalie, à bord d’un boutre traditionnel, près d’un mois auparavant. L’embarcation aurait accosté discrètement la veille au soir avant de déposer ses passagers sur le littoral mahorais. Le boutre serait repart en Somalie pour témoigner de la fiabilité de la route et de la possibilité d’accoster à Mayotte
Cette arrivée marque une étape inquiétante dans la cartographie migratoire de Mayotte. Jusqu’ici, l’essentiel des traversées provenait des Comores voisines. Mais la nouvelle confirmation d’une route directe entre la Somalie et Mayotte ouvre un nouveau front, venant s’ajouter à des flux déjà difficiles à contenir. « C’est une très mauvaise nouvelle », confie une source proche du dossier. « Cela prouve que les réseaux criminels testent de nouvelles voies et qu’ils considèrent Mayotte comme une porte d’entrée vers la France et l’Europe ».
Les forces de l’ordre déployées sur le terrain — unités de la police aux frontières et escadrons de gendarmerie mobile — soulignent quant à elles la difficulté de faire face à des itinéraires maritimes si étendus. La traversée depuis la Corne de l’Afrique suppose une organisation lourde, capable de mobiliser des embarcations adaptées et de résister à plusieurs semaines en mer. Autant d’éléments qui confirment l’implication de réseaux bien structurés et particulièrement dangereux.
Alors que l’État continue de renforcer son arsenal répressif, ce nouvel épisode montre que le « rideau de fer » déployé autour de Mayotte peine à atteindre son objectif.






