Ce lundi L’audience correctionnelle en comparution immédiate était agitée. Celui qui se fait surnommer Démon, ne tient pas en place à la barre de la salle d’audience et ne parvient pas à garder le silence.
Bien connu de la justice, 16 condamnations au compteur, il comparaissait pour avoir brisé la vitre d’un véhicule et volé le sac à dos et les pièces d’identités de la victime, le tout en état de récidive légale.
Son avocat demande l’annulation de la procédure parce qu’il n’a « pas toute sa tête », qu’il ne comprend pas bien le français et qu’en somme, il ne comprend pas ce qu’il lui est reproché. Après délibération, le tribunal décide de le juger.
Durant la lecture des faits qui lui sont reprochés, le prévenu ne peux s’empêcher de parler. Des propos incompréhensibles qui agacent le tribunal. Malgré les difficultés, le prévenu reconnait les faits. « C’est moi. Je n’ai pas d’argent », se justifie-t-il. L’agitation de l’homme perturbe l’audience. « On va vous envoyer dans la geôle ! », s’exclame la présidente du tribunal correctionnel. Toujours confus dans ses propos, le prévenu explique qu’il souhaite « partir de Mayotte. Je veux rentrer chez moi en sous-marin. »
Consommateur de chimique, son agitation persiste. « Silence », s’exclame le procureur de la République, Guillaume Dupont, lors de ses réquisitions. Le dossier est simple, mais le prévenu complique tout. La présidente finit par demander de la placer en geôle. « Je me mets au niveau des victimes. Les vols à l’arraché sont un phénomène récurrent sur le secteur de Mamoudzou. La sévérité que je vais demander est à la hauteur de l’exaspération des victimes », explique le procureur. Il requiert 12 mois de prison avec mandat de dépôt. Une peine justifiée par la volonté du parquet de montrer l’importance de la place de la victime dans le procès.
Après délibération, l’audience est renvoyée au 23 juin pour permettre la tenue d’une expertise psychiatrique. Après une nouvelle délibération, le tribunal a pris la décision de la placer en détention provisoire afin de s’assurer que l’expertise puisse se tenir et qu’il soit présent à son procès. Cette audience a montré une nouvelle fois que l’accompagnement des personnes souffrant de problèmes psy est encore à améliorer à Mayotte.






