Les députés ont adopté en commission un article du projet de loi de refondation de Mayotte qui facilite l’expulsion et la destruction des bidonvilles sur l’île. Désormais, un habitat informel construit depuis moins de sept jours pourra être démoli sous 24 heures (au lieu de 4 aujourd’hui), sans obligation de proposer un hébergement d’urgence aux occupants. Cette disposition, validée en commission des Affaires économiques, vise à répondre à l’habitat précaire endémique à Mayotte, mais soulève de nombreuses inquiétudes. Le député écologiste Charles Fournier s’interroge : « Ils vont aller où, ces gens ? ».
Dans le même texte, les députés ont aussi encadré une mesure controversée facilitant les expropriations. Grâce à un amendement d’Estelle Youssouffa, cette procédure sera désormais limitée aux infrastructures portuaires et aéroportuaires.
En parallèle, les discussions ont porté sur le rapport annexé détaillant les engagements financiers de l’État, notamment la convergence sociale. Le Smic à Mayotte atteindra 87,5 % du niveau national en 2026. Un amendement a ramené la date cible de convergence totale à 2027, contre 2031 initialement.
Ce projet de loi, bien qu’ambitieux, cristallise les tensions à Mayotte, où nombre de mesures sont perçues comme brutales ou injustes. Le débat en séance publique s’annonce houleux.






