Les entreprises ayant travaillé à la remise en état du territoire de la CADEMA après le passage du cyclone Chido rejoignent le mouvement des taximen en colère. Impayées depuis des mois malgré des promesses répétées de l’État et de la CADEMA, elles annoncent des actions de blocage dès 3h du matin jeudi, aux côtés des taxis. Camions, engins et véhicules lourds sont prêts à envahir les routes de Mamoudzou pour exprimer une exaspération croissante. Selon leurs représentants, 120 entreprises attendent collectivement le versement de plus de 120 millions d’euros.
Sur le plateau de la matinale de Kwezi, ils ont dénoncé l’inaction des autorités : « On nous demande encore 15 jours de patience. Mais si le préfet ne signe pas la réquisition de paiement, nous bloquerons tout. »
Les entreprises rappellent qu’elles ont permis à Mayotte de retrouver une vie normale après la catastrophe, en déblayant routes et accès, souvent sans contrat formel, sur simple appel des collectivités et promesse de l’Etat.
Le mouvement social annoncé pourrait paralyser l’île : entre taxis et entrepreneurs, la mobilisation dépasse les clivages et touche à la survie économique des familles. Pour eux, tant pis si la population souffre : « Trop, c’est trop ». Ce jeudi s’annonce comme un tournant dans la contestation sociale qui gronde à Mayotte depuis quelques temps.
