Les faits secouent Mamoudzou et laissent un malaise profond dans le milieu policier. Selon nos informations, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, deux policiers affectés au Groupe d’appui opérationnel de la Police aux Frontières (PAF) ont passé une partie de la soirée à la sortie d’un établissement de nuit de la capitale, en compagnie d’une jeune femme d’origine malgache. De l’alcool aurait été consommé.
Dans la nuit, la jeune femme aurait suivi les deux fonctionnaires. Des actes sexuels auraient alors été commis. Le lendemain, estimant avoir été abusée alors qu’elle n’était plus en pleine possession de ses moyens, elle a décidé de déposer plainte.
Saisie de l’affaire, la justice a placé les deux policiers en garde à vue pendant 48 heures. À l’issue, ils ont été déférés et placés sous mandat de dépôt donc incarcérés. Selon une source proche du dossier, ils pourraient d’ici une semaine sortir avec un bracelet électronique.
Toujours selon cette source, cette décision vise notamment à éviter qu’un policier incarcéré à Majicavo, aux côtés de détenus qu’il a pu interpeller par le passé, ne se retrouve exposé à de graves risques.
Les deux mis en cause contestent les accusations et nient tout en bloc. La hiérarchie policière, informée des faits, assure de son côté qu’« aucun traitement de faveur ne sera accordé » et que les deux fonctionnaires seront jugés comme n’importe quel citoyen.
L’affaire suscite déjà une vive émotion à Mayotte. Le mélange explosif entre uniformes, alcool et accusation de viol est de nature à ternir durablement l’image de la Police aux Frontières, déjà en première ligne sur l’île. L’enquête judiciaire devra désormais déterminer si les faits relèvent du consentement ou d’une infraction pénale. En toute état de cause, ces policiers sont pour le moment présumés innocents.
Mais ce dossier brûlant pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg. Toujours selon une source proche du dossier, une seconde enquête, totalement indépendante, serait également en cours. Elle viserait des soupçons de prostitution organisée et même l’hébergement de prostituées par certains policiers. Si ces éléments venaient à être confirmés, le scandale prendrait une tout autre dimension et viendrait ébranler encore davantage l’institution policière à Mayotte.
Autant dire que ce premier fait divers ne sera sans doute pas le dernier. Une affaire qui n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre.
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