Chaque semaine ou presque, la scène se répète à l’aéroport Marcel Henry de Pamandzi : des voyageurs se présentent au contrôle de la Police aux frontières sans documents valides. Certains exhibent un passeport falsifié ou une carte nationale d’identité contrefaite, d’autres vont jusqu’à présenter un pacte civil de solidarité fabriqué de toutes pièces. Plus courant encore, des tentatives d’usurpation d’identité, notamment concernant des enfants, dont les papiers prêtés ou empruntés servent à franchir la frontière.
À Mayotte, ces situations concernent en majorité des ressortissants comoriens. Beaucoup sont en situation irrégulière, d’autres disposent seulement d’un titre de séjour territorialisé qui ne leur autorise pas l’accès à La Réunion ou à la métropole. Espérant contourner la réglementation, ils misent sur la chance. Mais les agents, formés spécifiquement à la détection de la fraude documentaire, déjouent presque systématiquement ces stratagèmes.
Chaque année, environ 250 cas de fraude sont recensés. Derrière ces chiffres, des destins brisés : projets avortés, arrestations, garde à vue et procédures judiciaires. Les adultes fraudeurs doivent répondre de leurs actes devant la justice, tandis que, dans le cas des mineurs, la responsabilité se retourne contre l’accompagnant, poursuivi pour aide au séjour irrégulier.






