Dans un courrier adressé aux autorités, les représentants des exploitations agricoles du Sud de Mayotte lancent un appel urgent pour mettre fin aux ventes illégales de produits maraîechers qui prolifèrent à Mgnambani. Selon eux, ces ventes sauvages de fruits et légumes – salades, bananes, manioc – sont souvent issues de vols dans leurs champs et alimentent des filières clandestines échappant à tout contrôle fiscal, sanitaire et réglementaire.
Ils dénoncent une « économie parallèle anarchique » qui détruit l’agriculture locale, déjà fragilisée par les cyclones Chido et Dikélédi. Ces pratiques contribueraient par ailleurs à la déforestation par brûlis, aggravant l’érosion des sols.
Les signataires alertent : les vols se multiplient, les points de regroupement illégaux prospèrent à Mgnambani et Hamouro, et les marchés officiels sont désorganisés. Ils accusent l’inaction des services publics, affirmant que les contrevenants, même après saisie, reviennent dès le lendemain vendre en toute impunité.
Ils réclament une politique de « tolérance zéro » : contrôles et saisies réguliers sur tous les points de vente sauvages, démantèlement des réseaux organisés et surveillance accrue des parcelles agricoles. Pour eux, chaque jour sans action équivaut à une complicité silencieuse des autorités.
Les agriculteurs en appellent aussi à la responsabilité des consommateurs, les invitant à ne pas acheter sur le bord des routes afin de ne pas alimenter ce trafic illégal.
« Nos terres nourrissent Mayotte, nos métiers sont un pilier de l’économie locale », rappellent-ils, exigeant des mesures fermes, immédiates et durables.
Source : Courrier des représentants des exploitations agricoles du Sud de Mayotte






