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15 mois de prison ferme pour une vengeance au chombo

Deux prévenus étaient jugés mardi au tribunal judiciaire de Kawéni pour une nouvelle affaire encore une fois représentative des maux qui rongent la société mahoraise, entre expédition punitive, alcoolémie, coups de machettes et confusion à la barre…

Les deux prévenus, fermement accompagnés par la gendarmerie, faisaient pâle figure à la barre. Lazimoune, le jeune meneur, est accompagné par Gerardine, un père de famille à peine plus âgé. Tous deux sont poursuivis pour des faits qui remontent au 1 er novembre 2020 : Ou quand la nuit d’Halloween se teinte réellement d’horreur…. A la barre, le prévenu Lazimoune tentera du mieux qu’il peut d’expliquer cette expédition punitive qu’il a mené avec quelques-uns de ses comparses, à l’égard d’un couple au sein même de son domicile.

Expédition au sein de laquelle un homme a reçu des coups de chombo, l’intérieur de sa maison se voyait saccagé, un moteur de hors-bord était dérobé, et une Ford fiesta appartenant à un voisin connaissait les joies d’un caillassage de pare-brise en règle. Lazimoune commencera par expliquer que lorsqu’il passait devant leur maison, la victime Mr H l’aurait attrapé par le cou pour le menacer. Pourtant, la juge ne semblait que peu crédule face à cette explication : «  Vous savez que ce n’est pas vrai du tout ? » demandait-elle alors. Continuant d’expliquer, Lazimoune détaillait alors comment il est revenu pour « discuter » avec la victime. «  vous prenez des armes pour discuter ? » demandait la juge. «  J’avais un panga à la main » répondait-il alors. De quoi assurer un dialogue serein.

Parmi les explications embrumées du prévenu, l’on retiendra un passage en pleine nuit à la gendarmerie, alcoolisé, pour déposer plainte. Face à la réponse des militaires d’attendre le lendemain et de décuver d’abord, le prévenu décidait alors de se venger lui-même. Accompagné de plusieurs complices, il se rendait donc chez la victime pour s’en prendre à lui. La sœur de la victime, présente lors des faits, racontera qu’elle avait trouvé deux hommes tenant son mari à terre, lui découpant la poitrine à la machette. Elle tentait alors de les mettre en fuite, distribuant des coups de pioche – ou de barre à mine selon les versions. Résultat, un logement entièrement saccagé et un homme sérieusement blessé.

«  Ça vous a fait du bien de casser ? » demandait la juge. «  Et la voiture du voisin ? ». Pour seule réponse, Lazimoune dira qu’il ignore qui l’a abîmée. Un dommage collatéral, semble-t-il : la Ford aura été victime de la fiesta d’à côté. Lazimoune reconnaîtra qu’il avait bu et qu’il boit beaucoup. Il est d’ailleurs déjà en train de purger deux peines, pour des faits des violence. «  Vous êtes quelqu’un de violent ? » demandait la juge ? « Non » répondait t-il simplement. Question de point de vue probablement…

La juge suivra les réquisitions du procureur et condamnera Lazimoune a 15 mois d’emprisonnement ferme dont 6 mois assorti d’un sursis probatoire, avec l’obligation d’indemniser les victimes. Son comparse, dont la responsabilité exacte était difficile à établir, écopera de 6 mois avec sursis. Une affaire comme on en voit souvent et qui réunit tous les invariables d’une nuit de délinquance à la mahoraise : armes blanches, motifs inconnus, justiciers autoproclamés, caillassages et…condamnations légères.

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