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Thani Mohamed Soilihi et Michel Charpentier parlent de Mayotte au Sénat

Un colloque webinaire consacré aux biodiversités de l’océan Indien, dernier volet d’un cycle de conférences sur les richesses naturelles des outre-mer engagé en 2017 par la Délégation sénatoriale aux outre-mer, a été mené hier après-midi par Gérard Larcher, président du Sénat.

Organisé en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB), ce colloque a mis à l’honneur le patrimoine naturel exceptionnel de La Réunion, de Mayotte et des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), après les précédentes séquences axées sur les bassins océaniques du Pacifique et de l’Atlantique. Trois tables rondes, présidées par Gérard Larcher, président du Sénat qui a introduit la question de la biodiversité dans les territoires de l’Océan Indien, ont réuni une quinzaine d’experts autour de la difficile conciliation entre la préservation d’écosystèmes fragiles et les enjeux du développement des territoires.

Coup d’oeil sur la mangrove de Mayotte

« Les aires protégées sont des trésors de la République française », a solennellement déclaré le président du Sénat. Quant à Pierre Dubreuil, Directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB), il a souligné l’importance des Outre-mer, et de Mayotte et de la Réunion notamment, dans la richesse environnementale de la France. Et, pour représenter le 101ème département français lors de ce colloque, il y avait déjà Michel Charpentier, président de l’association des Naturalistes de Mayotte, qui est revenu sur les bénéfices que la mangrove procure au lagon mahorais.

« Le littoral est un enjeu environnemental et sociétal à Mayotte, a-t-il déclaré. La préservation, et même l’extension de ces mangroves, constituerait un avantage précieux pour la société. Les palétuviers de la mangrove dissipent jusqu’à 70% de la houle, grâce, notamment, à l’ensemble du réseau racinaire. Son absence favorise donc la fragilité du littoral. » Le président des Naturalistes a aussi déploré les habitations se construisant sur les forêts d’arrière-mangrove, ainsi que l’érosion, qui est, elle aussi, freinée par la mangrove. Cette dernière, dépolluant naturel, retient en effet les sédiments de la terre, d’où l’intérêt de la protéger sur l’île au lagon.

Mayotte, « fleuron de la biodiversité mondiale »

La seconde des tables rondes, intitulée « concilier protection des biodiversités et développement économique : un défi et une nécessité », a d’ailleurs été introduite par Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte. « Avec plus d’un millier d’espèces végétales, un fort taux d’endémisme, un ensemble de forêts tropicales, de zones humides terrestres, de mangroves et de récifs coraliens absolument remarquables, Mayotte est, en réalité, l’un des fleurons de la biodiversité mondiale », a déclaré le sénateur, qui a aussi évoqué la formidable poche magmatique se trouvant à côté du 101ème département français. « N’oublions pas que Mayotte est le territoire français connaissant la plus forte croissance démographique, dont 77% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, a-t-il continué. La question du développement économique est donc absolument vitale pour cette communauté. »

Pour le président de la délégation Stéphane Artano (RDSE – Saint-Pierre-et-Miquelon), « les Outre-mer, qui représentent 80% de la biodiversité nationale, sont un facteur clé dans la réussite du prochain Congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature, (UICN) que la France accueillera à Marseille en septembre prochain ». Cet événement constituera une étape majeure pour la définition d’un nouveau cadre mondial en faveur de la préservation de la biodiversité. Y compris à Mayotte, où la question du développement économique, et donc sociétal, est néanmoins primordiale.

Un article d’Axel Nodinot, à retrouver dans l’édition du vendredi 21 mai 2021 de France Mayotte Matin.

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