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Pamandzi : la mésentente entre les élus du Conseil municipal aura des conséquences sur le portefeuille des contribuables de la commune

Où commence et où s’arrête la responsabilité d’un élu local vis-à-vis du mandat qu’il a à exercer pour le compte des habitants d’une commune ? Les habitants de Pamandzi vont pouvoir méditer toute l’année sur cette question car lorsqu’ils découvriront la note de l’impôt foncier ils feront probablement grise mine !

Le torchon n’en finit plus de brûler à la mairie de Pamandzi entre les élus au point que le divorce semble consommé. Samedi matin, les élus de la commune étaient invités par le maire à siéger en formation de Conseil municipal. Le maire à peine sorti de l’avion de retour de métropole, présidait la séance ; il a ainsi pu constater que pendant son absence les relations n’avaient fait que s’envenimer entre les membres de sa majorité et avec l’opposition.

L’opposition avait déposé une motion pour expliquer que trop c’était trop, il reproche au maire son absence et les manquements répétés : le débat d’orientation budgétaire pour le budget n’a pas eu lieu, les engagements pris lors du dernier Conseil municipal n’auraient pas été tenus, engagements qui visaient à intégrer les membres de l’opposition dans les commissions et surtout à réunir une séance de travail sur le budget. Selon l’opposition, aucun de ces engagements n’a été tenu. Pire, selon eux, l’ordre du jour du Conseil municipal qui a été envoyé aux élus n’aurait pas été signé par le maire ce qui a mis le feu aux poudres.

L’opposition, même si elle se dit consciente des conséquences de leur geste, a décidé d’ajourner le Conseil municipal. La motion a été votée par 17 voix ce qui veut dire que des élus de la majorité de Madi Souf se sont associés à l’opposition.

Le maire était un peu désabusé pendant la séance, il a rappelé quelles étaient les conséquences pour les pamandziens de la non fixation du taux d’imposition pour les impôts fonciers. Il a souligné le contexte de fragilité politique économique de la commune « si les élus ne votent pas le taux avant le 15 avril, c’est l’Etat qui le déterminera lui-même en suivant les recommandations de la Chambre régionale des comptes et en imposant un taux d’imposition à 35% ».

Taux que les habitants de Pamandzi jugeront confiscatoire, le maire a poursuivi : « nous aurons des comptes à rendre aux habitants sur la situation et sur ce que vous avez fait ». Autant dire que l’ambiance est délétère à la mairie de Pamandzi, des habitants avaient d’ailleurs « décoré » la mairie de banderoles pour accueillir leurs élus.

Les collectivités locales avaient jusqu’au 15 avril pour fixer le taux d’imposition ; force est de constater qu’à Pamandzi est la note pourrait être salée pour les habitants faute d’élus en capacité de se décider.

Dans le contexte de l’inflation dans l’alimentaire à plus de 12% et d’une contribution foncière qui devrait doubler, les habitants vont avoir l’occasion de manifester leur mécontentement.

Anne-Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte matin du Lundi 17 avril 2023

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