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Mayotte se dote d’un abattoir de volailles

Hier matin avait lieu la visite de chantier de l’Abattoir de volailles de Mayotte (AVM) à Kahani, dans la commune de Ouangani. Ce projet, auquel a participé le Conseil départemental, permettra de proposer plus de produits aux consommateurs mahorais.

Plus qu’un lieu d’abattage de milliers de volailles par jour, le nouveau bâtiment situé à Kahani comportera une unité de production et de conditionnement, ainsi qu’un magasin, accessible au grand public. « Nous avons la possibilité de commercialiser directement, affirme Elhad-Dine Harouna, président d’AVM. Les consommateurs veulent venir acheter le poulet au plus près, et c’est pour cela qu’un magasin sera mis en place ici, ce qui donnera plus de facilité et de flexibilité aux consommateurs. » Pour débuter le 10 juillet, jour de l’ouverture de l’abattoir, M. Harouna a prévu une cadence de 2000 volailles par jour, mais avoue que l’usine peut en produire 4000 par jour « en rythme de croisière ».

Abattage, découpe et vente

« Ce projet va nous permettre d’augmenter notre cadence en matière de production de volailles, continue-t-il. Mais aussi d’intégrer beaucoup plus d’éleveurs que ceux que l’on a aujourd’hui, et de proposer des produits frais, de découpe et de transformation aux consommateurs mahorais. Aujourd’hui, on ne peut faire qu’un poulet PAC emballé en barquette pour les consommateurs. Mais, dans quelques jours, on pourra faire des découpes telles que cuisses, blancs de poulet ou mabawas en barquettes. » Un abattoir qui profitera donc au public, mais aussi aux employés, en train d’être recrutés, et aux éleveurs participant au projet, déjà triés sur le volet.

Si ce bâtiment a pu sortir de terre, c’est aussi grâce à l’accompagnement financier du Conseil départemental de Mayotte. « Ils nous ont vraiment fait confiance et nous ont accompagné tout au long de ce projet », confirme le président d’AVM. Même son de cloche chez Mohamed Sidi, 6ème vice-président du Conseil départemental et chargé de la Coopération décentralisée et des Affaires européennes, qui était présent durant cette visite de chantier. « L’agriculture fait partie des compétences du département, déclare-t-il. Il était tout à fait normal que Mayotte se dote d’un outil tel que l’abattoir, puisqu’il en manquait un sur l’île, et j’espère qu’il en viendra d’autres. »

Un abattoir à 8 millions d’euros

Le CD a donc naturellement soutenu le projet dans le cadre du FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural), qui a participé à hauteur de 4,86 millions d’euros. Une aide directe de 1,18 million d’euros a également été versé par le département. Un emprunt de 1,76 million d’euros et un autofinancement de 200 000 euros, pour un total final de 8 millions d’euros. « Le département a voulu que cet outil très important pour la filière puisse sortir de terre, et voilà enfin le résultat, se réjouit Mohamed Sidi. Nous avons cru aux porteurs du projet quand ils nous l’ont présenté parce qu’il était abouti. Il manquait simplement le financement. Maintenant, il nous manquerait un abattoir bovin, qui devrait se trouver dans le sud de l’île. »

Un article d’Axel Nodinot, à retrouver dans l’édition du jeudi 20 mai 2021 de France Mayotte Matin.

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