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La mairie de Dembéni toujours bloquée

Ce mardi matin, la mairie de Dembéni était toujours bloquée par les cultivateurs qui réclament les terres de la coopérative agricole de Sada.

« On ne peut pas prendre en otage la population ! », peste Saidi Moudjibou, maire de Dembéni. Malheureusement, celles et ceux qui rendent muette la mairie font la sourde oreille. Hier matin, les cadenas entravaient encore les portes du bâtiment. Des femmes, en grande majorité, qui bloquent l’accès à la mairie et réclament des actions du maire et de la préfecture, alors même qu’ils n’ont aucun pouvoir sur la situation.

En jeu, un terrain cultivable assez conséquent dans la commune. Des agriculteurs dembéniens occupaient cette parcelle, qui appartient à la coopérative agricole de Sada. Saidi Moudjibou a pourtant tout fait pour apaiser les esprits : « Mercredi passé, j’ai reçu une délégation pour essayer de trouver un compromis. Je leur ai promis d’agir et l’ai fait. J’ai appelé la préfecture et, le week-end dernier, les Sadois ne sont pas venus ». Une petite trêve pour permettre aux anciens pensionnaires du terrain de sauver leurs cultures.

« Ceux qui bloquent la mairie de Dembéni ne défendent pas l’intérêt général »

Un acte malheureusement insuffisant pour les Dembéniens. « Aujourd’hui, ils demandent au préfet et au maire que je suis de signer un document interdisant l’accès au terrain aux Sadois ! », continue le maire. « Je n’ai pas ce pouvoir. Je leur ai dit, si vous voulez que j’aille à Majicavo, je le ferai ! » En effet, les autorités locales n’ont aucun pouvoir sur cette parcelle privée.

« Ils ne défendent pas l’intérêt général des Dembéniens », s’agace Saidi Moudjibou, qui a entendu parler d’autres motivations chez les bloqueurs. « On m’a fait remonter des intérêts politiques derrière ces actions, liés aux prochaines élections départementales », avance-t-il avec prudence. Le maire dembénien a rappelé le préfet ce lundi, afin de prendre des dispositions pour que le blocus cesse. « On ne peut pas employer la manière forte face à des femmes, des mamans », déclarent les forces de l’ordre.

Néanmoins, après que le maire ait fait tout ce qui était en son pouvoir, la situation doit maintenant être débloquée. Comme les portes de la mairie.

Un article d’Axel Nodinot, à retrouver en intégralité demain, dans le France Mayotte Matin du 30 décembre 2020.

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