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L’intersyndicale patronale s’alarme sur la gestion de la crise sanitaire

L’intersyndicale patronale, composée du Medef, de la CPME, de la FMBTP et de l’UMIH, écrit au préfet et à l’ARS. Retrouvez leur courrier ci-dessous :

Monsieur Le Préfet de Mayotte, Madame la Directrice Générale de l’ARS de Mayotte,

Les acteurs économiques dans leur entièreté et par la voix de ses représentants souhaitent alerter fortement sur la situation sanitaire, sociale et économique de notre département. Alors que la situation sanitaire semble vous dépasser, nous dénonçons fermement la gestion qui en est faite et les dernières mesures prises cette semaine dans l’urgence absolue. En premier lieu, alors que des restrictions sont mises en place depuis plusieurs semaines et particulièrement depuis le confinement, nous constatons que les moyens de contrôles de la mise en oeuvre des mesures restrictives sont insuffisants voire inexistants par endroits.

Ce manque flagrant de moyens pour le bon suivi des restrictions nous conduit aujourd’hui à une situation sanitaire exceptionnelle où Mayotte est le seul département confiné. Il n’appartient pas aux acteurs économiques et sociaux que nous sommes de chercher à savoir si c’est le fait de la préfecture, des élus ou de l’ARS. Nous ne pouvons donc plus entendre les discours qui renvoient les fautes des uns vers les autres. Il est certain qu’une action coordonnée des pouvoirs publics, sanitaires, politiques et économiques auraient plus d’efficacité. Ce sont les salariés et les entreprises de Mayotte qui vont devoir assumer de nouveau la gestion chaotique de la crise sanitaire et ce n’est plus tolérable. Nous ne sommes pas une variable d’ajustement !

Nous exigeons notre liberté de circulation et de travailler. Nous nous interrogeons sur les points suivants et attendons des réponses claires :

  • La mise en place de renforts sanitaires et sécuritaires immédiate – Le déploiement d’unités médicales mobiles (type hôpital militaire)
  • L’approche du Mistral vers nos côtes
  • Les mesures d’urgence pour les entreprises ne suffisent pas et doivent être applicables rapidement faute de bénéficier de notre liberté de circulation et de travailler durant le confinement (paiement effectif et immédiat des indemnités journalières la septaine par la CSSM, fonds de solidarité à 3000 euros, activité partielle, compensation des pertes de jusqu’à 20% du CA comme en décembre 2020 et ce pour tous les secteurs sinistrés, création d’une caisse de solidarité urgente des T.I afin que le national indemnise 10 000 travailleurs indépendants en grande précarité (à ne pas confondre avec le fonds de solidarité), dispositif FNE formation, dispositif …)
  • Une égalité de traitement quand vous autorisez une ouverture à une entité commerciale qu’elle soit valable à tous ses concurrents
  • La mise en place de moyens régaliens pour lutter contre l’immigration clandestine source de cas de contaminations incontrôlés et lutter contre la délinquance qui profite du confinement (barrages routiers intempestifs, caillassages, rackets, vols, violences, …)
  • Nous demandons des mesures spécifiques pour Mayotte suite au confinement en cours, les décrets nationaux en cours ne suffisent pas.

Il faut rapidement que toutes les collectivités (le SMEAM doit 32 millions d’euros aux entreprises locales pour rappel), l’Etat et toutes ses institutions se mobilisent. L’ASP doit avoir une facilité de payer toutes les factures échues aux organismes de formations, les aides pour l’embauche d’apprentis ainsi que les primes de passages aux 35h datant encore de 2018 et au-delà à toutes les entreprises pour donner de la trésorerie qui permettra d’avancer l’activité partielle au risque de voir le nombre de demandeurs d’emplois exploser. Nous rappelons que le dispositif actuel n’est plus pris en charge à 100% comme en 2020. Aussi, nous sommes soulagés pour nos collègues du bâtiment autorisés à travailler car Mayotte doit continuer à se développer tant bien que mal. Nous exigeons un niveau de fret minimal et le respect de la part des acteurs Réunionnais :

  • Le respect de la population mahoraise qui voyage pour raisons impérieuses vers La Réunion, il est intolérable que nous soyons stigmatisés à ce point. La manière dont les travailleurs mahorais sont reçus à La Réunion frôle parfois la maltraitance et l’inhumanité !
  • Le respect des Mahorais par les femmes et hommes politiques Réunionnais qui doivent être rappelés à l’ordre fermement quant à leur manière de parler de notre territoire et de ses habitants
  • Le maintien des lignes aériennes quelque soit le lobbying de La Réunion et le maintien du fret aérien vital pour notre île
  • Un maintien de 50 tonnes de fret hebdomadaires uniquement vers et pour Mayotte, ils devront être pris en charge par l’Etat selon le respect de la continuité territoriale. Les motifs impérieux ne permettent plus au faible nombre de passagers de le payer donc l’Etat doit s’y substituer et prendre en charge le prix de ses décisions.

Nous réclamons le soutien total et infaillible de l’Etat, ses preuves d’abandon doivent cesser : Il est incompréhensible d’entendre sur les médias de manière répétée que les autorités s’inquiètent des conséquences du confinement sur l’économie informelle. Nous y voyons l’aveu terrible de l’abandon de l’état pour cette population qui entre de manière illégale sur le territoire depuis des années. La seule solution de leur survie est donc d’accepter d’aller à l’encontre des lois de la République Française ? L’état doit assumer et prendre en charge cette population, sans que l’activité économique réelle ne soit impactée par une quelconque indulgence sur des pratiques illégales. Pourquoi nos salariés se font-ils systématiquement contrôler avec insistance et minutie quand ils rentrent à la maison munis de leur dérogation alors que d’autres vaquent toute la journée à leurs occupations librement accompagnés de leurs enfants pour faire des courses toute la journée.

La crise sanitaire telle qu’elle a été gérée et pas suffisamment anticipée entraine une hausse de l’insécurité. Les moyens pour la sécurisation du territoire en temps normal sont déjà largement insuffisants. Les salariés ont peur, confinés chez eux et les entreprises sont en danger ! Des événements de violences ont encore eu lieu au début du confinement à Kahani et à Koungou laissant impunis les auteurs une nouvelle fois. Des cambriolages avec de violentes intrusions ont eu lieu. Les habitants essayent de se protéger tant bien que mal. Nous souhaitons une réflexion sur la fracture numérique : L’intersyndicale s’inquiète des conséquences de cette situation sur l’éducation de nos enfants.

La majorité est déjà en décrochage permanent. Il est illusoire de penser que les cours assurés par mails ou par les médias auront des résultats probants quand on connait le faible taux de foyers équipés avec le matériel adéquat. Il faudra penser à revoir le calendrier des vacances scolaires et prévoir des cours de rattrapage et de soutien scolaire. Aussi, nous ne comprenons pas pourquoi les fonds dédiés à la digitalisation qui auraient permis à des dizaines de centres de formations de suivre leurs stagiaires à distance se sont vu refuser en masse lors du dernier appel à projet.

Il y avait une promesse affichée de l’Etat et de la DIECCTE d’accompagner les organismes de formations. Ils occupent des milliers de jeunes, de demandeurs d’emplois et permettent leur réinsertion en partie. Il faut rapidement autoriser les formations qui se tenaient en présentiel d’être tenues à distance et les payer en globalité. Madame La Directrice, Monsieur le Préfet nous comptons avoir des réponses à toutes nos interrogations et sommes disposés à en échanger, Il est nécessaire que nous préparions l’après confinement qui ne doit en aucun cas être prolongé au-delà de trois semaines.

La Présidente et les Présidents …

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