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Les écoles du premier degré, un concentré de difficultés

Le secrétaire général du syndicat unifié des directeurs, des professeurs des écoles, et des instituteurs des écoles publiques affilié à Force ouvrière était en visite à Mayotte. Il s’est penché sur la situation vécue par les enseignants au sein des écoles du premier degré et il est vrai que c’est un sujet hautement sensible.

Le sujet pose effectivement question puisque très souvent les conditions de scolarisation des enfants sont dénoncées par de nombreux observateurs spécialisés, y compris par les parents qui expliquent que les écoles ne sont pas toujours correctement entretenues et trop peu souvent une solution de restauration collective est proposé.

Le nombre d’enfants à scolariser a tellement augmenté et augmente tellement plus vite que la capacité des communes à construire des écoles que les rotations sont de nouveau à l’ordre du jour dans la plupart des communes, privant les enfants par là même des activités périscolaires qui leur étaient proposées depuis quelques années.

Les difficultés économiques rencontrées par la plupart des communes de Mayotte posent également la question de jusqu’où la collectivité peut-elle aller face à des besoins en constante augmentation ?

La Chambre Régionale des Comptes le souligne dans beaucoup de ses rapports, les coûts de fonctionnement des écoles peuvent aller au-delà de 25% des charges dans les budgets de fonctionnement des collectivités, celles-ci n’ont pas la possibilité d’aller au-delà de ces sommes. Les financements ne sont pas extensibles à l’infini et pourtant dans toutes les communes, les listes d’attente existent.

A Tsingoni, les associations de défense des droits de l’homme obtiennent de la justice une inscription d’office dans une école où les classes sont surchargées avec un nombre d’enfants supérieurs à 30. La population est tellement fatiguée de la pression de l’immigration clandestine que la question de la scolarisation des enfants des clandestins fait débat dans les communes ; au point que certains maires sans le dire s’oppose à la construction de nouvelles écoles en n’attribuant pas le foncier.

La question qui en découle est une véritable question de société ; avons-nous les moyens de scolariser tous les enfants qui sont présents sur le 101ème département français ?

Le taux de natalité, plus de 10 000 naissances par an, soit une classe par jour, doit aussi alimenter la réflexion sur le jusqu’où peut-on aller et bien évidemment qui dit une classe de 30 élèves dit 2 enseignants pour pouvoir dédoubler.

De plus, Mayotte souffre d’un problème d’attractivité, qui n’attire pas, entre autre, les professeurs des écoles, obligeant au recrutement accru de contractuels.

Parallèlement, combien sont les enfants dans les classes aujourd’hui qui parlent couramment le français ?

La question des écoles du premier degré soulève donc de nombreuses questions, le syndicat sera-t-il en capacité d’obtenir des arbitrages depuis Paris sur ces questions ?

En tout état de cause, la pression continue de monter sur le terrain en attendant que des solutions concrètes soient mises en place pour remédier à la situation actuelle.

Anne-Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte matin du mardi 28 mars 2023

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