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L’entretien des routes coûte 10 fois plus cher qu’en métropole

Les routes mahoraises sont un sujet qui revient régulièrement dans les conversations, que ce soit pour évoquer les bouchons ou leur état. Cependant, peu de personnes ont conscience de la façon dont elles sont gérées, entretenues et développées. Les difficultés sont nombreuses, mais des professionnels contribuent à améliorer les routes.

Développer un réseau routier de qualité en termes de confort et de sécurité n’est pas simple, encore plus à Mayotte. En 1985, il n’y avait que quatre kilomètres de route sur l’ensemble de l’île. Actuellement, il y a 90 km de routes nationales, environ 140 km de routes départementales, et entre 250 et 300 km de routes communales. En 40 ans, le réseau routier s’est bien développé. Cependant, les normes n’ont pas été toutes respectées pour les premières routes, et les conséquences se font toujours sentir à l’heure actuelle. En 2011, le Conseil Départemental et l’État ont signé une convention de partenariat pour mettre en commun les moyens du département et de l’État, que ce soient des moyens humains, matériels, des véhicules ou encore des bâtiments. Cette signature montre la volonté d’améliorer l’état des routes. Cependant, les Mahorais n’ont pas forcément tous conscience de toutes les problématiques et contraintes que rencontrent les différents services qui s’occupent de l’entretien des routes et la mise en place de chantiers plus importants.

Jean-Michel Lehay, Directeur des routes au Conseil Départemental, s’investit depuis plusieurs années pour améliorer la situation, avec la volonté de mettre tout le monde au travail. Dans cette optique, des accords-cadres ont été mis en place pour faciliter la mise en place des travaux récurrents. Pour des opérations spécifiques, des marchés uniques peuvent être sollicités. Ça a été le cas pour réparer la route de Soulou qui s’est effondrée l’année dernière et qui a demandé des moyens importants qui ont coûté environ 10 millions d’euros. Une opération d’envergure, qui sera terminée cette année, qui a demandé de faire venir des engins de chantier, dont un engin de chantier de 47 tonnes, depuis la métropole par navire. L’effondrement de cette route met en évidence les raisons pour lesquelles les travaux peuvent prendre du temps. Les engins de chantiers ne sont pas tous disponibles à Mayotte, les intempéries sont un facteur important à prendre en compte, ainsi que des budgets qui doivent faire face à des restrictions budgétaires comme pendant la crise du Covid.

À Mayotte tout coûte plus cher, Jean-Michel Lehay fournit un exemple très parlant. « Un kilomètre de route coûte environ 1,5 million d’euros en métropole, mais ici ce n’est pas du tout pareil. Un kilomètre de route coûte 15 millions d’euros. » Une raison qui s’explique en partie par la configuration de l’île qui oblige à mettre en place des moyens plus importants.

Rien n’est simple à Mayotte, mais des personnes qualifiées s’investissent au quotidien, malgré ce que certains peuvent dire.

Anthony Maltret
Pour France Mayotte matin

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