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La BD « Les enfants du lagon » a été présentée au festival d’Angoulême

8 jeunes suivis par la PJJ de Mayotte (protection judiciaire de la jeunesse) ont participé à la réalisation de cette BD, les enfants du lagon, qui met en scène des jeunes délinquants à Mayotte ayant maille à partir avec la justice.

Du 17 au 20 mars dernier, le 49ème festival international de la BD s’est tenu à Angoulême. Rendez-vous incontournable des professionnels du métier, cette année le festival a permis la présentation de l’ouvrage piloté par la PJJ de Mayotte. « les enfants du lagon ».

La BD retrace les chemins croisés de 3 jeunes garçons que se fréquentent dans les bidonvilles de Mayotte et qui vont tous avoir à faire avec la justice à un moment donné. On y découvre comment la PJJ intervient pour tenter de réinsérer ces jeunes et surtout de leur permettre de rompre avec la spirale assez infernale de la délinquance.

Une équipe de professionnels a travaillé sur la réalisation de l’œuvre, ils ont été aidés par 8 jeunes sous-main de justice qui ont collaboré en dessinant ou en racontant la vie dans ces zones. L’ouvrage décrit de manière assez glaçante la spirale de la délinquance dont il est difficile de se départir lorsque l’on ne perçoit pas son avenir. Le festival d’Angoulême a choisi de présenter l’œuvre dans ce salon professionnel.

3 des jeunes se sont donc envolés vers la métropole avec leur éducateur pour découvrir Paris, ils n’y étaient jamais allés, la tour Eiffel, le Sénat, le Louvre puis Angoulême. Là bas, personne ne connait les bidonvilles de Mayotte, la plupart ne savent même où se trouve Anjouan … ils ont donc été accueillis sans apriori et en ont pris plein les yeux.

Ils ont eu la chance aussi de découvrir l’île de Ré dans leur incroyable périple. Une aventure hors norme qu’ils peinent encore à raconter mais qui leur a fait entrapercevoir un univers qu’ils ne connaissaient pas, le champ des possibles s’est élargi pour eux. De retour à Mayotte, ils pensent à leur avenir et envisagent de suivre une formation au RSMA, pour entamer une nouvelle étape de leur vie : se former puis travailler.

Bien évidemment, ces 3 jeunes ont pu prendre l’avion car ils disposent de papiers d’identité en bon et due forme. Pour d’autres, c’est beaucoup plus compliqué ; l’avenir s’annonce plus sombre … sans papier, avec l’âge de 18 ans qui se profile, c’est une toute autre réalité qui guette ces jeunes gens. La PJJ de son côté fourmille d’autres idées et d’autres projets, les éducateurs n’ont qu’un but permettre à un maximum des jeunes sous-mains de justice qui leur sont confiés par les juges de trouver leur chemin. Comme le décrit la BD et comme le rappelle les éducateurs, le chemin de l’insertion est parfois très long lorsqu’il aboutit favorablement, il est souvent jalonné d’échecs.

Une chose est certaine, ni la PJJ, ni les associations, ni personne n’a de solutions pour ces jeunes de 17 ans qui sont nés aux Comores ni pour ceux du même âge né à Mayotte mais qui ne pourront fournir aucun des documents nécessaires à l’obtention de papiers. La question politique n’est jamais loin dès lors qu’il s’agit de ces dossiers de régularité du séjour sur le territoire.

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