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Journée mondiale du diabète : un malade sur deux ignore qu’il souffre du diabète à Mayotte

Ce mardi 14 novembre marque la journée mondiale du diabète. Une mobilisation collective qui vise à rappeler que cette maladie touche presque trois fois plus de personnes à Mayotte qu’en France hexagonale. La maladie est caractérisée par une concentration trop forte en sucre dans le sang causée en partie par une mauvaise alimentation.

La journée mondiale du diabète est une mobilisation collective pour permettre de sensibiliser la population à l’impact de la maladie sur la santé. À Mayotte, le diabète touche 1 personne sur 6, d’après une enquête menée sur des personnes âgées de 30 à 69 ans, soit quasiment trois fois plus qu’au niveau national. 90 % des cas sont en surpoids. Les femmes sont les plus touchées, en partie dues à la génétique. 79% des femmes à Mayotte sont en surcharge pondérale, dont 47% obèses, selon les données de l’Agence Régionale de la Santé (ARS) de Mayotte.

Il existe deux types de diabète. Le type 1, qui est une maladie auto-immune qui débute dès l’enfance, et celui de type 2, qui concerne cette journée mondiale et qui apparaît à l’âge adulte, est lié à une mauvaise alimentation, à la sédentarité et à la génétique. Le diabète a beaucoup progressé sur l’île ces dernières années, principalement lié « au mode de vie qui était assez traditionnel et qui s’est occidentalisé avec l’import de beaucoup de boissons sucrées, de produits gras qui n’étaient pas là au départ, comme les tacos, les kébabs », précise Emma Dargent, diététicienne chez Rédiab Ylang.

Des chiffres qui mettent en évidence qu’une mauvaise alimentation et la sédentarité sont des facteurs importants dans la progression de la maladie. La précarité joue également un rôle majeur dans le développement du diabète. Les fruits et les légumes sont des produits souvent trop chers pour beaucoup de familles et donc sous-consommés. Elles doivent se contenter d’une alimentation à base de produits glucidiques qui concerne 94% des habitants de Mayotte, dont 75% de riz. Emma Dargent préconise 30 minutes d’activité physique au quotidien, comme « aller chercher les enfants à l’école à pied, aller au travail à pied, essayer de marcher, rien que faire les courses en marchant, on va se dépenser. Ce n’est pas forcément courir, faire du sport ».

Tout le mois de novembre, 15 pharmacies (liste disponible sur le site internet de Rédiab Ylang) permettront à tous ceux qui le souhaitent de se faire dépister gratuitement et de manière anonyme. L’accès à une nourriture saine et variée pour les Mahorais est un enjeu majeur de santé publique. Adopter une alimentation saine, pratiquer une activité physique n’est pas encore à la portée de tous.

Anthony Maltret
Pour France Mayotte matin du 14 novembre 2023

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