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Une commission d’enquête sort son rapport sur la gestion alarmante de l’eau

C’est un pavé de 316 pages dans la mare du gouvernement. Jeudi 15 juillet, la commission d’enquête parlementaire « relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences » a délivré son rapport, qui préconise une petite révolution dans la gestion de cette ressource : considérer l’eau comme un bien commun.

 

Pendant six mois, des députés se sont intéressés aux « différents aspects de la main basse sur l’eau en identifiant les cas emblématiques de financiarisation, de prédation, de corruption et de mauvaise gestion de l’eau par les opérateurs privés en France, notamment en outre-mer ». Autrement dit, dans un contexte de raréfaction de la ressource, l’eau fait-elle l’objet d’accaparement par des intérêts privés ? Un sujet bien connu à Mayotte qui fait des émules depuis des années avec ce qui est considéré comme l’eau la plus chère de France…

 

Selon le rapport, en résumé, “les intérêts privés peuvent entrer en collision avec les objectifs d’une gestion collective de la ressource et de la distribution de l’eau, si l’État ne garantit pas des règles du jeu claires, transparentes et équitables…”

Et pire encore : “les entreprises privées ont un pouvoir démentiel sur cette ressource vitale, et sont constituées en puissant lobby infiltré jusqu’au cœur des institutions…”

 

Le constat pèse pour la France entière mais le rapport estime que la situation paraît particulièrement préoccupante dans les outre-mer : “en Guadeloupe, faute d’une bonne gestion, certaines écoles ont dû fermer par manque d’accès à l’eau, et l’hôpital a eu des matières fécales dans l’eau du robinet…” (…) “En Guyane, 35 000 personnes n’ont pas accès à des services élémentaires d’eau potable, tandis qu’à Mayotte, environ 41 000 personnes n’ont pas accès à des services gérés en toute sécurité” dispose le rapport.

 

En bref, le rapporteur de la commission appelle l’État à mieux protéger l’eau car “il ne s’agit pas d’une marchandise comme les autres, mais d’une ressource essentielle à la vie”…

 

Le sujet de l’eau vient enfin sur le devant de la scène et les lignes pourraient bien bouger. Mais cela sera compliqué au regard des lobbying en action.

 

Mayotte est particulièrement touchée, en témoigne la grande sécheresse de 2016-2017. Malheureusement, les grands travaux qui devaient débuter n’ont pour la plupart pas encore vu le jour, à l’instar de la troisième retenue collinaire…

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