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Sébastien Lecornu sur Giscard : « il s’est effectivement épris d’Outre-Mer »

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, a rendu hommage de Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président de la République parti hier à 94 ans.

C’est au Sénat que Sébastien Lecornu, qui doit venir à Mayotte du 18 au 20 décembre, s’est exprimé aujourd’hui sur l’ex-président Giscard. Retrouvez son discours à la tribune du Sénat :

« Merci Monsieur le Président du Sénat, Mesdames, Messieurs les Sénateurs, c’est également avec beaucoup d’émotion que je prends la parole ce matin, devant vous, en m’associant, Monsieur le Président du Sénat, au nom du Gouvernement, à votre hommage. Le président de la République s’adressera à la Nation ce soir. Vous avez terminé votre propos, Monsieur le président du Sénat, en rappelant l’intérêt et la marque qu’a porté le président GISCARD D’ESTAING aux différents Outre-mer.

Il est vrai que les grands chantiers de modernisation de notre pays ont trouvé un écho singulier dans les différents territoires d’Outre-mer, notamment pour les femmes, et notamment pour la jeunesse. Celui que la presse a appelé « le Prince qui a fendu les Océans » effectivement s’est épris d’Outre-mer. Il l’a fait comme secrétaire d’État, il l’a fait comme ministre, et, il a tenu à parcourir chacun des territoires lors de son septennat, à l’exception de deux, Saint-Pierre-et-Miquelon et la Guyane. Mais, dans l’Océan Atlantique, il a marqué les Antilles dans un moment compliqué socialement et on se souvient d’un déplacement qui fut tendu mais sur lequel il a su justement trouver les mots pour renouer avec la population et surtout trouver des initiatives diplomatiques importantes qui ont permis de positionner la Martinique et la Guadeloupe au cœur de grands sommets internationaux. Notamment dans la guerre froide avec cette rencontre avec le président Ford, avec un sommet important, avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis.

Dans l’océan Indien, vous l’avez rappelé, monsieur le président du Sénat, la décision difficile des Comores, avec la préfiguration de ce qui deviendra ensuite la départementalisation de Mayotte. La relation charnelle avec La Réunion, et pour cause, son Premier ministre, Raymond BARRE, avait ce lien si charnel avec ce département puis, bien sûr, le Pacifique. Premier président de la République à aller à Wallis, en annonçant l’arrivée de la radio à Wallis-et-Futuna.

Le rôle du président GISCARD D’ESTAING en Polynésie évidemment, avec ce cheminement sur le statut de l’autonomie, puis, peut-être, si vous me le permettez monsieur le président, un mot plus particulier pour la Nouvelle Calédonie. Et vous le savez, je regarde ce territoire avec beaucoup de tendresse mais aussi beaucoup d’inquiétude parce qu’on a trop souvent oublié que le président GISCARD D’ESTAING, quelques années avant les événements, fut le premier président de la République à lancer une grande réforme foncière, le plan DIJOUD. Qui fut la réforme foncière, le premier acte de rééquilibrage entre les Kanaks et les non-Kanaks.

D’un point de vu plus personnel, monsieur le président du Sénat, j’aurai moi aussi le souvenir d’un homme intelligent, érudit, drôle… très drôle, curieux. Posant des questions à un tout jeune secrétaire d’État à l’Écologie que j’étais, avec beaucoup de curiosité, se passionnant, mesdames et messieurs les sénateurs pour les éoliennes, vous le savez, mais aussi pour l’énergie nucléaire, mais aussi pour la place de la France en Europe.

Cette érudition, cette capacité à aller vite, cette curiosité, cette bienveillance également, quoique parfois un peu taquine, je dois bien l’avouer, nous ne l’oublierons pas. Et, il est vrai que le président GISCARD D’ESTAING a occupé différentes fonctions. Il aimait à me dire qu’il eut du plaisir à exercer des fonctions exécutives locales. Singulièrement la présidence du Conseil Régional d’Auvergne, et l’humilité dont il a fait preuve dans son parcours politique, après avoir exercé la magistrature suprême. Peut-être, aussi, saluer l’homme de lettres, académicien.

Au fond, il occupa presque toutes les fonctions électives comme secrétaire d’État, ministre, maire, président de Conseil Régional, député, député au Parlement européen. Il n’eut qu’un seul tort, celui de ne pas être sénateur mais, il l’a largement souligné et remédié en défendant le bicamérisme avec beaucoup de passion et avec le sens de l’équilibre qu’on lui connaissait.

Merci monsieur le président du Sénat de m’avoir permis d’adresser ces quelques mots devant la Haute Assemblée. »

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